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Intolérence (c) D.R. INTOLERENCE
100 films pour ne pas rester
indifférent à la différence

Du 13 août au 15 octobre 2002
Forum des images, Paris
 


PAS COMME LES AUTRES

Les personnages "pas comme les autres" ont en commun de ne pouvoir se fondre dans "la masse" ; leur différence physique ou comportementale est trop évidente pour ne pas être source de malaise et donc d’exclusion. Leur apparence, jugée monstrueuse, les empêche d’être reconnus comme des êtres humains à égalité avec les autres.

Souffrant de difformités dues à la maladie (l’Elephant Man de David Lynch ; Raimondakis, le lépreux filmé par Jean-Daniel Pollet dans L’Ordre), à la guerre (Le Garçon aux cheveux verts de Joseph Losey), ou à la science (Edward aux mains d’argent de Tim Burton), leur physique dissemblable est ce qui les identifie avant même que se révèle leur moi profond.

Cette dichotomie entre l’être et son enveloppe physique fait aussi le drame de ceux dont l’identité sexuelle ne correspond pas au corps qui est le leur (Hedwig and the Angry Inch de J. C. Mitchell, Le Mystère Alexina de René Féret) ou est jugée contre nature (l’homosexualité présumée d’Abram dans Scènes de chasse en Bavière de Peter Fleischmann).

Persécutions, chasses à l’homme et mises au ban de la société sont alors le lot de ces êtres, condamnés à une solitude d’autant plus cruelle, que la douleur de ne pas être comme les autres les a rendus plus sensibles. Ces destins tragiques, souvent inspirés de récits authentiques (L’Énigme de Kaspar Hauser de Werner Herzog), nous interrogent sur notre degré d’humanité.
du mercredi 14 au dimanche 18 août.



AMOURS INTERDITES


Treize films sont ici réunis, des œuvres tragiques mettant en scène des amants maudits qui ne peuvent vivre un amour refusé par la société. Les préjugés et la peur sont à l’origine de ces histoires de passions contrariées, qui mettent à jour la nécessité pour chacun d’aimer celui ou celle qui peut être accepté(e) par son groupe.

C’est ainsi qu’il est interdit d’aimer toute personne venue d’un autre pays et d’une autre culture (Élise ou la vraie vie de Michel Drach, Jungle Fever de Spike Lee, La Femme de Rose Hill d’Alain Tanner, Tous les autres s’appellent Ali de Rainer W. Fassbinder). Il est également tabou d’aimer hors de sa "caste". Ceux qui transgresseront les barrières sociales devront se cacher, tenir leur union secrète (Le Chant de la fidèle Chunhyang d’Im Kwon-taek), voir se déchaîner contre eux leur entourage (L’Arche du désert de Mohamed Chouikh, West Side Story de Robert Wise, Les Amants crucifiés de Kenji Mizoguchi).
Aimer "l’Autre", c’est donc s’exposer à être rejeté, exclu de la communauté, poursuivi par la morale bien pensante, décidée à rendre sa propre justice. Ce sera le destin tragique des héroïnes malheureuses de J’ai le droit de vivre de Fritz Lang ou des Proscrits de Victor Sjöström, coupables d’avoir aimé des repris de justice.

Mercredi 11 septembre : soirée Gérard Blain avec la projection de son film, "Pierre et Djemila", présenté par Michel Cieutat, enseignant à l’université Marc-Bloch de Strasbourg (coauteur du "Cinématographe selon Gérard Blain", Dreamland, 2002). Du mercredi 11 au dimanche 15 septembre.



AU DELA DES PREJUGES

Comment surmonter ce qui sépare les êtres et les peuples ? Comment dire les dangers de la peur et de la haine de "l’Autre" ? Comment délivrer un message de tolérance tout en faisant œuvre créatrice ? Par une poétisation du réel.
Sujet test par excellence, la guerre nous permet de mesurer ce que peut le cinéma, quand il est à la fois témoin lucide de son temps et œuvre d’art. On pourra ici confronter la façon dont les grands réalisateurs se sont emparés de l’Histoire : La Grande illusion de Jean Renoir, Colonel Blimp de M. Powell et E. Pressburger, L’Homme que j’ai tué d’Ernst Lubitsch, La Tragédie de la mine de Pabst ont tous en commun de croire en la fraternité humaine.

Pour finir de nous réconforter, il nous suffira d’écouter la sagesse de trois personnages : un vieil homme (Agantuk de Satyajit Ray), un soldat de la guerre de Sécession (Danse avec les loups de Kevin Costner), sans oublier l’enfant de Yaaba, d’Idrissa Ouedraogo, pour qui "le sujet du film, c’est qu’on peut transformer les gens si on les écoute, et aussi qu’il ne faut pas juger arbitrairement les choses".
Deux cinéastes invités durant ces journées : mer-credi 9 octobre, André Van In, pour "La Commission de la vérité", documentaire consacré aux travaux de cette commission de réconciliation, chargée de faire la lumière sur le système de l’Apartheid en Afrique du sud ; samedi 12 octobre, Michel Khleifi, cinéaste palestinien vivant en Belgique, pour "Noce en Galilée" et "Mariage mixte en Terre sainte". Du mercredi 9 au dimanche 13 octobre.