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LE PALMARES

  L'Homme sans passé (c) D.R.

Le mini site Cannes 2002 concocté par Objectif Cinéma comporte notamment une série de liens vers l’ensemble des films présentés cette année au festival.

Un petit mot toutefois en introduction pour commenter le palmarès 2002. Le jury était présidé cette année par David Lynch, entouré de deux comédiennes (Sharon Stone, Michelle Yeoh), d’une actrice productrice indonésienne (Christine Hakim) et d’une pléïade de réalisateurs (Régis Wargnier, Claude Miller, Bille August, Raoul Ruiz et Walter Salles). On déplorera au passage l’absence injustifiée dans le jury, depuis plusieurs années, de techniciens du cinéma (chef opérateurs, ingénieurs du son) complètement laissés pour compte.

Le Pianiste, grand film classique et personnel de Roman Polanski, constitue une palme sans surprise pour Cannes, qui récompense le plus souvent (à l’instar des autres grands festivals internationaux) des films consensuels et œcuméniques. Notre palme personnelle à Cannes cette année s’appelait L’Homme sans passé d’Aki Kaurismaki. Il se traduit dans le langage du palmarès par " grand prix du Jury " et " Prix d’interprétation féminine ", beaux lots de consolation pour la vitalité désespérée qui irrigue le nouveau film du cinéaste finlandais. Le prix d’interprétation masculine récompense Olivier Gourmet, impressionnant dans Le Fils des frères Dardenne.

Ivre de femmes et de peinture (c) D.R.

Certains attendaient un prix politique ex-æquo, regroupant les œuvres de l’Israélien Amos Gitai (Kedma) et du palestinien Elia Suleiman (Intervention divine). Il n’en fut rien, et c’est ce dernier qui récolte un prix du Jury mérité quand on repense à son film burlesque et pertinent. Rumeur, décidément, quand tu nous tiens… Ivre de femmes et de peinture, nouveau film du Coréen Im Kwon-Taek, a longtemps été placé bien en tête des pronostics des festivaliers bien informés. " Le jury a adoré ", murmurait-on ici et là… Résultat des courses, il se retrouve bizarrement tout penaud à partager le prix de la mise en scène avec Paul Thomas Anderson (et son nonchalant Punch Drunk Love). Les mystères de la Croisette sont décidément bien impénétrables ! Idem pour la Caméra d’Or : pourquoi récompenser le gentillet Bord de mer de Julie Lopes-Curval et donner une simple mention à Japon de Carlos Reygadas, film contemplatif, certes roublard mais autrement plus ambitieux que la chronique des habitants d’une station balnéaire ! La tendance " documentaire " de cette nouvelle édition du festival ne fut pas absente du tableau d’honneur, avec le prix du 55ème anniversaire attribué à Michael Moore pour Bowling for Columbine, film aussi peu aimable qu’il fut aimé par les spectateurs.

Restait enfin à décerner un dernier prix de consolation : meilleur scénario pour Sweet Sixteen de Loach (en meilleure forme artistique depuis bien longtemps).

  Etre et avoir (c) D.R.

L’embarras du choix exprimé par le jury était bien facile à comprendre, étant donné le niveau de qualité de la sélection 2002. Les films de Sokurov (Russian Ark), Cronenberg (Spider), Jia Zhangke (Plaisirs inconnus) auraient très bien pu se retrouver au palmarès, tout comme certains films présentés curieusement " hors compétition " (les magnifiques Être et avoir de Philibert et Femmes en miroir de Yoshida). Et la sélection française dans tout ça ? Elle n’a rien reçu… Comme d’habitude ! Ce n’est pourtant pas faute d’avoir gentiment montré son éclectisme, entre le mélodrame de Robert Guédiguian (Marie-Jo et ses deux amours), le film high-tech d’Assayas (Demon Lover, hué par de nombreux journalistes), l’objet prétentieux de Gaspar Noé (Irréversible) et l’œuvre ouatée de Nicole Garcia (L’adversaire).

Les clôtures des festivals de Cannes sont toujours étranges : les films présentés juste après les cérémonies du palmarès sont souvent là pour nous faire oublier notre mélancolie du départ pour Paris. Mais en fait, c’est souvent le contraire qui se passe. Ce fut le cas par exemple, cette année, avec la présentation du nouveau film de Claude Lelouch. Bien qu’on ne soit pas de ceux qui tirent à bout portant sur le cinéaste depuis trois décennies, il faut bien admettre qu’il n’y a pas grand-chose à dire de positif de And now ladies and gentleman, synthèse mollassonne du cinéma lelouchien, agrémenté d’un tandem béat et catastrophique, Patricia Kaas et Jeremy Irons. L’ennui nous gagne tellement qu’on finit par penser à autre chose, et à s’angoisser de quitter cette planète cinéma paradoxale et attachante qu’on nomme depuis plus d’un demi-siècle, Festival de Cannes.





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Objectif Cinéma : Mini site dédié au festival de cannes 2002