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« Il m'a semblé que Clermont-Ferrand
se veut avant tout comme une vitrine de tout ce qui se fait
dans la production de films courts, et ce festival en reste
pour cette raison le plus gros marché, ce qui est essentiel
pour les contacts qui s'y nouent. On peut regretter qu'aucune
des séances du programme «Films en régions » n'ait lieu
dans l'une des principales salles. Malgré tout, le fait que
Signe d'hiver ait été projeté dans le cadre «
régional » aura permis à certaines personnes de le découvrir
et il est intéressant de noter que plusieurs des films présents
dans cette sélection clermontoise se retrouvent comme lui
deux mois plus tard en compétition au festival Côté Court
de Pantin. »
LA COMPETITION
International
Le grand prix a été attribué au norvégien Hans Petter Moland
pour L’Union fait la force. Il témoigne de l’étonnante
vitalité du cinéma norvégien, peu connu en dehors de sa terre
natale car auto-alimenté par des aides d’Etat. Dommage, car
cela nous prive de quelques grands films dont nous pouvons
percevoir la qualité dans les festivals comme celui-ci.
France
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Si le palmarès français récompense cette
année La Patience d’une mère de Dodine Herry-Grimaldi,
la vraie perle de ce festival et mon coup de cœur, c’est La
Chatte Andalouse de Gérald Hustache-Mathieu, lauréat du
prix du public et du prix de la presse. Ce moyen-métrage de
46 minutes est un petit bijou d’inventivité, de créativité
et une réussite à tous points de vue. Le scénario joue habilement
des effets de mystère qui entourent cette jeune nonne aux
occupations peu catholiques. Le casting, épatant, donne sa
saveur à des personnages rocambolesques, porté notamment par
Sophie Quinton au naturel saisissant et la célèbre chorégraphe
Blanca Li, ici alitée, qui illumine le film de son accent
andalou. Gérald Hustache-Mathieu confirme après Peau de
vache, qui lui a valu cette année le César du meilleur
court-métrage, son statut de jeune talent à suivre de très
près. Il est d’ailleurs déjà en préparation de son premier
long-métrage intitulé Les Poils du pinceau. Par son
ton unique, entre humour coquin et érotisme piquant, il risque
de faire parler de lui.
Egalement dans la sélection française, l’excellent Les
Baisers des autres de Carine Tardieu, un film drôle et
touchant sur une adolescente horripilée par les contacts physiques.
Un portrait de jeune fille sensible et délicat - qui n’est
pas sans rappeler le style et la manière de Catherine Breillat
- avec une voix off étonnante de Romane Bohringer.
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Le célibat est un sujet très en vogue, qu’il
soit traité avec humour comme dans La Calvitude de
Julien Weill, mettant en scène avec ironie la solitude d’un
homme le soir de son anniversaire, ou de façon plus célère
dans Le Vœu de Maher Kamoun. Ce dernier raconte l’insistance
d’une mère algérienne face à son fils de trente ans qui n’est
toujours pas marié. Un angle d’approche sur le célibat peu
souvent abordé et qui donne lieu à un film réussi bien que
sans surprise.
Le thème du couple n’est pas non plus en reste avec Scotch
de Julien Rambaldi, qui aura valu un prix d’interprétation
(contestable) à Yvon Back, dans une comédie grinçante, sympathique
mais assez classique. Le couple aussi version homo avec Une
voix d’homme de Martial Fougeron, dans lequel un trentenaire
au physique pas facile parvient à trouver l’amour auprès d’un
jeune prostitué. C’est lorsqu’il le présente à ses parents
que le film sort vraiment des sentiers battus, peignant de
façon juste et drôle des réactions toujours délicates.
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