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Festival des trois continents (c) D.R. FESTIVAL
DES TROIS CONTINENTS


26 novembre au 3 décembre 2002
Nantes
Par Raphaël LEFEVRE
de l’équipe de Cinélycee.com

Le 24e Festival des Trois Continents s’est déroulé du 26 novembre au 3 décembre 2002 à Nantes. Au cœur d’une sélection de films africains, asiatiques et sud-américains remarquables de qualité et de diversité (des rétrospectives pour l’actrice hongkongaise Maggie Cheung, le réalisateur kirghize Tolomouch Okeev, le cinéma d’Afrique lusophone et les cinémas marocain, argentin et uruguayen, toutes riches en curiosités), onze films, venus de dix pays différents (Uruguay, Japon, Argentine, Etats-Unis – communauté latino, Iran, Taiwan, Inde, Tunisie, Kirghizstan et Chine) ont participé à la compétition.



COMMENTAIRE DU PALMARES

Montgolfière d’Or : Mon frère sur la route de la soie de Marat Sarulu (Kirghizstan)

Mon frère sur la  route de la soie (c) D.R.
Des jeux cruels mais innocents d’enfants courant dans la campagne, la lâcheté résignée des adultes voyageant dans le train qui la traverse : une évocation poétique, tour à tour crue et lyrique, prosaïque et spirituelle, truculente et sublime, du Paradis perdu. S’il semble de premier abord opaque, voire hermétique, le film résonne longtemps dans les esprits après la projection, révélant son charme poétique. Filmée avec grâce dans un superbe noir et blanc, cette œuvre magique, qui est aussi une réflexion sur la place de l’artiste dans une société en marche vers le progrès, mais qui tourne en rond, semble avoir particulièrement séduit Christine Laurent, la présidente du jury, et méritait sans aucun doute la récompense suprême.

Montgolfière d’Argent : L’Examen de Nasser Refaie (Iran)

L'Examen (c) D.R.
Evoquée « en temps réel », l’attente de dizaines de femmes avant l’examen qui leur ouvrira les portes de l’Université. Dans un film brillant, bavard mais assumé comme tel et surtout habilement mis en scène, le réalisateur iranien imagine un univers où les femmes dominent les hommes. Avant tout, le film impressionne et l’on se demande comment il a été possible de gérer autant d’actrices et de figurantes ; mais, au-delà du simple exercice de style, il a une portée puissante et laisse des traces derrière lui. Rien d’injuste donc à ce qu’il ait été récompensé. Rien d’injuste non plus à ce que le jury ait tenu à décerner une Mention Spéciale à l’ensemble des actrices du film.

Prix de la ville de Nantes  : L’Attente d’Aldo Garay (Uruguay)

L'Attente (c) D.R.
Il est par contre révoltant qu’un prix ait été attribué à ce film dont la mise en scène manque cruellement d’éthique : malgré un beau début, il est gâché par des plans insoutenables et inutiles du corps ravagé et des escarres d’une mère mourante. Ces images marquantes sont les seules qui nous restent après la vision du film, alors que là n’était certainement pas le propos. Ajoutons à cela que le film a du mal à choisir entre réalisme et fantastique – un fantastique artificiel reposant sur une musique lynchéenne : il y a de quoi s’étonner d’une telle récompense.