À côté des œuvres de fiction de Fellini,
la rétrospective était accompagnée d’une série de documentaires
et d’images de Fellini au travail, avec notamment Ciao
Federico (disponilbe a présente en DVD édité
par Carlotta Films), un documentaire sur le tournage du long-métrage
Satyricon et Fellini, je suis un grand menteur
de Damian Pettigrew, un portrait-montage réalisé en 2002,
consacré à la vie et l’œuvre du cinéaste.
Ces documentaires restent le meilleur outil à la fois pour
mieux comprendre l’univers complexe tissé par le maître, observer
ses méthodes de travail, mais aussi pour découvrir l’homme
qu’était Fellini au travers des confessions sur ses thèmes
de prédilection comme l’enfance ou la mort.
Des films essentiels qui abordent le cinéaste sous l’angle
de l’intime pour dresser le portrait d’une œuvre qui n’a cessé
de prendre appui sur les fantasmes et obsessions personnels
du cinéaste. À nous, spectateurs, de dénicher ce qui relève
de l’autobiographie ou du mensonge. Et menteur, Fellini l’était
à coup sûr.
Le cinéaste italien a toujours prêcher le faux pour accéder
au vrai, revendiquant son univers comme subjectif soit par
rapport à lui-même soit par rapport à ses personnages. C’est
cette notion de simulacre que tente d’explorer Damian Pettigrew
dans
Fellini, je suis un grand menteur, à travers la
parole fellinienne. Car le document est constitué pour l’essentiel
d’une série d’entretiens accordés à Pettigrew un an avant
la mort de Fellini, à propos de l’artiste et de sa création.
Ce portrait explore donc le mythe Fellini : de l’enfance
à son dernier film, le documentariste retrace le parcours,
la pensée, les contradictions, les angoisses du créateur à
l’aide de ses propres propos et à des témoignages d’amis,
acteurs et techniciens. Le film s’avère particulièrement intéressant
quand Fellini nous parle en détail de son travail, de son
souci de composition de l’image, presque picturale, inspirée
de grands peintres et surtout quand il dit l’importance qu’il
accorde au mensonge. En effet, la source de la créativité
constitue la question centrale de ce documentaire sur
Fellini et c’est dans cette problématique que réside
toute sa richesse.