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Federico Fellini (c) D.R. FESTIVAL DE CANNES 2003

L’Art du mensonge
Par Federico Fellini



Par Florence POMMERY



LA MAGIE RESSUSCITEE

Cette année, le Festival de Cannes a rendu hommage, dix ans après sa mort, à un des plus grands cinéastes italiens : Federico Fellini. Un hommage qui a pris la forme d’une rétrospective intégrale de l’œuvre du maître, présentée en copies neuves ou restaurées, dont certaines dans des versions inédites voulues par le cinéaste. Au-delà de l’image, des animations musicales autour des compositions de Nino Rota et Nicola Piovani. ont fait revivre sur la Croisette les musiques écrites pour Fellini. Piovani, dernier compositeur ayant travaillé avec Fellini, a évoqué son travail avec le metteur en scène lors d’une « leçon de musique » donnée au Palais des Festivals (une première à Cannes).



HOMMAGE DOCUMENTAIRE

  Federico Fellini (c) D.R.
À côté des œuvres de fiction de Fellini, la rétrospective était accompagnée d’une série de documentaires et d’images de Fellini au travail, avec notamment Ciao Federico (disponilbe a présente en DVD édité par Carlotta Films), un documentaire sur le tournage du long-métrage Satyricon et Fellini, je suis un grand menteur de Damian Pettigrew, un portrait-montage réalisé en 2002, consacré à la vie et l’œuvre du cinéaste.

Ces documentaires restent le meilleur outil à la fois pour mieux comprendre l’univers complexe tissé par le maître, observer ses méthodes de travail, mais aussi pour découvrir l’homme qu’était Fellini au travers des confessions sur ses thèmes de prédilection comme l’enfance ou la mort.

Des films essentiels qui abordent le cinéaste sous l’angle de l’intime pour dresser le portrait d’une œuvre qui n’a cessé de prendre appui sur les fantasmes et obsessions personnels du cinéaste. À nous, spectateurs, de dénicher ce qui relève de l’autobiographie ou du mensonge. Et menteur, Fellini l’était à coup sûr.

Le cinéaste italien a toujours prêcher le faux pour accéder au vrai, revendiquant son univers comme subjectif soit par rapport à lui-même soit par rapport à ses personnages. C’est cette notion de simulacre que tente d’explorer Damian Pettigrew dans Fellini, je suis un grand menteur, à travers la parole fellinienne. Car le document est constitué pour l’essentiel d’une série d’entretiens accordés à Pettigrew un an avant la mort de Fellini, à propos de l’artiste et de sa création.

Ce portrait explore donc le mythe Fellini : de l’enfance à son dernier film, le documentariste retrace le parcours, la pensée, les contradictions, les angoisses du créateur à l’aide de ses propres propos et à des témoignages d’amis, acteurs et techniciens. Le film s’avère particulièrement intéressant quand Fellini nous parle en détail de son travail, de son souci de composition de l’image, presque picturale, inspirée de grands peintres et surtout quand il dit l’importance qu’il accorde au mensonge. En effet, la source de la créativité constitue la question centrale de ce documentaire sur Fellini et c’est dans cette problématique que réside toute sa richesse.