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Stanley Donen (c) D.R. RETROSPECTIVE
STANLEY DONEN


Cinémathèque Française
Paris
Par Cécile GIRAUD



COMPTE-RENDU


La rétrospective Stanley Donen à la Cinémathèque Française était intitulée « Le prince de la comédie musicale » et présentait la quasi-totalité de l’œuvre du réalisateur. Un terme prépondérant et problématique s’offrait à nous : comédie musicale (appelé musical aux Etats-Unis), car si la majorité des films présentés lors de cet événement étaient bien des comédies, tous n’étaient pas des musicals


  Chantons sous la pluie (c) D.R.

Donen alternait les formes. Ainsi, si Chantons sous la pluie et Beau fixe sur New York sont de parfaits exemples du talent de Donen allié à celui de Kelly, les deux films se répondant d’ailleurs tant sur le thème de l’amitié, du faux-semblant que sur les numéros musicaux, Au fond de mon cœur, un autre film musical, en est un peu l’opposé, représentant ce que peut typiquement être une biographie filmée, celle d’un célèbre compositeur de Broadway, avec enchaînement de scènes chantées parfois languissantes, la volonté d’unir l’histoire musicale et sentimentale du compositeur pas toujours bien gérée mais joliment réussie lors d’une scène centrale dans laquelle le compositeur devient lui-même spectacle, ce qui sera rendu en écho à la fin du film.

Mais que ce soit dans la pure comédie musicale ou le film mettant en scène des spectacles, Donen transmet un véritable amour, non pour la danse, mais pour la musique (en témoigne Au fond de mon cœur), le rythme qui entraîne les corps (et mène à la danse).

Charade (c) D.R.

Stanley Donen, « le prince de la comédie musicale » ? On aurait pu intituler cette rétrospective « le prince du rythme », celui du contrepoint où les corps vont et viennent pour finalement se rejoindre et d’entremêler. Dans ce cas, un film comme Ailleurs l’herbe est plus verte avait bien sa place dans cet hommage. Le film, comédie classique, débute et se clôt sur une chanson installant un contre-point entre les Anglais et les Américains. Cary Grant et Deborah Kerr sont Comte et Comtesse, vivent dans le château de leurs ancêtres qu’ils ouvrent au public pour subsister. Robert Mitchum, typiquement américain, s’éloigne de son groupe pour découvrir les appartements privés du couple et rencontre la châtelaine. À Cary Grant, très «  old fashion  » vient s’opposer le Robert Mitchum, millionnaire adepte des nouvelles tendances. Deborah Kerr ira de l’un à l’autre jusqu’à une scène finale, certes moralisante, mais dans laquelle le rythme ira en s’accélérant, les deux hommes s’affrontant, leurs deux corps face à face.

Si Stanley Donen privilégie, comme l’ensemble du cinéma américain de l’époque, le happy end, c’est en faisant passer les mœurs les plus douteuses pour de belles histoires d’amour. La châtelaine de Ailleurs l’herbe est plus verte part une semaine dans les bras de son amant américain (Donen nous fait bien comprendre que leur relation n’a rien de platonique) avant de faire se battre en duel les deux rivaux et laisser la morale sauve (la femme reste avec son mari, bien que « old fashion »). Dans Les aventures de Lucky Lady, Liza Minelli (sa mère, Judy Garland, transparaissant dans chaque intonation, chaque expression au point que cela en devienne gênant), après une courte hésitation, finit par ne pas choisir et faire ménage à trois : les deux hommes et la femme prennent leur bain et dorment ensemble… Donen, en faisant mine de nous conter une histoire d’amour et d’amitié, trompait peut-être les censeurs, sachant que le public, lui, ne s’y tromperait pas.



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