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42e Semaine Internationale de la Critqiue 2003 (c) D.R. SEMAINE INTERNATIONALE
DE LA CRITIQUE
DE CANNES 2003

Du jeudi 15 au 23 mai
Cannes
Par Romain LEVERN



Du jeudi 15 au 23 mai se déroulera à Cannes la Semaine Internationale de la Critique 2003. Nous vous proposons de dresser un bilan non exhaustif sur les quelques films sélectionnés (longs et courts-métrages) que nous avons eu l’occasion de visionner à la Cinémathèque Française. Suivez le guide.



COURTS MAIS BONS

 
La Petite Fille (c) D.R.

  Une fois n’est pas coutume, succombons aux délices du dithyrambe et commençons par des éloges : les courts-métrages ont constitué (à quelques exceptions près) de très bonnes surprises. La petite fille de Licia Eminenti raconte l’histoire d’une jeune femme qui voit une petite fille se faire violemment gifler par son grand frère dans la rue. D’instinct, elle prend sa défense. En réalité, cela réveille en elle un lourd secret qu’elle a caché pendant de longues années et qui va ressurgir au cours d’une dispute avec son petit ami. Interprété par les excellents Garance Clavel et Bertrand Cantat, le chanteur du groupe Noir Désir faisant ici ses premiers pas (prometteurs) en tant qu’acteur, ce court-métrage, sensible et douloureux, est une jolie réussite, qui montre comment un événement d’une insupportable violence (une gamine maltraitée par un grand frère face à la démission de ses parents) peut parfois réveiller des démons enfouis en chacun de nous.

Moins convaincant mais peut-être plus original, Love is the Law de Eivind Tolas prétend s’inspirer du sentiment amoureux pour le pervertir via un support télévisuel d’informations. Ou comment confondre le n’importe quoi avec la provocation la plus gratuite.

Truth about head (c) D.R.
Plus intéressant, le Canadien Dale Heslip nous fait découvrir son univers délicieusement décalé, absurde et drôle de son Truth about Head, une comédie morbide dans laquelle on suit les mésaventures d’Ed, un homme seulement pourvu d’une tête, qui anime un "freak show" pour pouvoir s’acheter un corps. Le résultat est évidemment fascinant, même si on ne peut s’empêcher de dire que tout cela ne respire pas la nouveauté et lorgne un peu trop ostensiblement vers les ambiances de Tod Browning, de Roy Andersson ou même de Jean-Pierre Jeunet. Le cas du réalisateur reste à élucider : est-il un brillant illusionniste ou un recycleur d’images ? Talent à confirmer avant de crier trop vite au génie.

Encore plus bizarre, le court-métrage français Sous les Fagots de Ron Dyens évoque la dépression d’une femme qui effectue un grand travail sur elle-même. Ce court-métrage à la mise en scène inspirée et aux séquences déroutantes ne manque pas d’idées réjouissantes et donne lieu à un ensemble aussi dérangeant que passionnant.