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Kawashima Yuzo (c) D.R. RETROSPECTIVE
KAWASHIMA YUZO

Série les maîtres méconnus
du cinéma japonais

Du 9 au 20 septembre 2003
Maison de la culture du Japon
Paris



« J’ai d’abord été premier assistant réalisateur de Kawashima, puis nous avons passé des jours et des nuits à écrire ensemble des scénarios. Incontestablement, j’ai été très influencé par lui. (…) L’ensemble de ces films est caractérisé par le thème du grotesque. Il y a aussi chez lui quelque chose qui serait comme un courant sous-jacent très pessimiste, très sombre, sur la vie, même si cela n’apparaît pas au premier plan. Si j’étais influencé par Kawashima, c’est plutôt par ce qui apparaissait au premier plan le côté grotesque, drôle, amusant, et je ne crois pas du tout être aussi pessimiste que lui. » Imamura


Après Uchida et Shimizu, la MCJP est heureuse de vous présenter dans la série « les maîtres méconnus »,  dix œuvres du réalisateur Kawashima dont certaines inédites en France. Nous vous proposons, entre autres, les quatre films qu’avaient suggérés Imamura à l’occasion du Festival de Rotterdam en 1991 : Suzaki Paradaisu – Akashingô/Le paradis de Suzaki (1956, un de ses films les plus originaux), Bakumatsu Taiyôden/Chronique du soleil à la fin d’ Edo (1957, une parodie d’un film historique qui marque l’apogée de sa carrière), Onna Wa Nido Umareru/Les femmes naîssent deux fois (1961) et Shitoyakana Kemono/L’élégance de la bête (1962).

Kawashima n’est pas un incontournable comme Ozu, Mizoguchi, Naruse ou Kurosawa, néanmoins son œuvre quoique inégale est essentielle pour comprendre l’avènement de la « nouvelle vague japonaise ». Son style marqué par le burlesque et la frivolité est à contre-courant des mélodrames larmoyants et historiques qui jalonnent le cinéma japonais de l’après-guerre. Ses comédies satiriques et désopilantes sont de la veine de celles de Minoru Shibuya et Kon Ichikawa.

Fidèles à l’homme, éternel rebelle, colérique, noctambule et alcoolique, ses films se situent dans la faune citadine où évoluent des anti-héros comme les hôtesses de bar ou les protégées des hommes d’une classe supérieure. Meurtri par la mort de sa mère puis celles de ses sœurs et par la maladie, Imamura avait bien saisi la blessure  que Kawashima dissimule sous une désinvolture « il y a quelque chose d’assez grave, d’assez profond, d’assez sérieux derrière ses œuvres malgré les apparences » et sublime par un goût du burlesque. Son amour pour le « rakugo », art théâtral comique populaire japonais se retrouve dans toutes ses créations et en fait la force. Il aborde de manière souvent absurde, toujours avec humour des sujets jusqu’alors évités tels que la sexualité féminine, la réussite d’imbéciles audacieux, le parcours des laissés-pour-compte. Ces sujets devaient par la suite beaucoup inspirer Imamura qui fut son assistant et son scénariste de 51 à 57. Les deux hommes très différents malgré un attrait commun pour l’alcool nouèrent, non sans un temps d’adaptation, des liens intellectuels et amicaux très forts.