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Kawashima Yuzo (c) D.R.

Le trop singulier Kawashima ne connut un véritable succès public qu’en 54 avec Ai no onimotsu/Le poids de l’amour après avoir réalisé une vingtaine de films. A partir de là, il devint très populaire et remporta en 57 un énorme succès avec Bakumatsu Taiyôden/Chronique du soleil à la fin d’ Edo.

Alcoolique, de plus en plus affaibli par son atrophie musculaire, ce cinéphile amoureux d’Ozu et de Capra meurt d’une crise cardiaque à l’âge de 45 ans.

A SAVOIR : (sous réserve) OKAZAKI KOZO,  le cameraman de Kawashima doit être présent les deux samedis pour présenter les films avant projection et discuter avec le public après projection.

Il est à 83 ans l'un des opérateurs les plus actifs au monde : plus de 140 films (dont Anatahn de Joseph Von sternberg, the yakuza de Sydney Pollack ou encore the Challenge de John Franknheimer), a travaillé (depuis 1936 avec les plus grands : Mizoguchi, Inagaki Hiroshi, Kawashima Yuzo, Toyota Shiro).

Les films :

Ai no o-nimotsu / Le poids de l’amour (1955)
Ginza nijûyonchô / Ginza  (1955)
Suzaki Paradaisu – Akashingô / Le paradis de Suzaki (1956)
Wagamachi / Mon quartier (1956)
Bakamatsu Taiyôden / Chronique du soleil à la fin d’ Edo (1957)
Onna Wa Nido Umareru / Les femmes naîssent deux fois (1961)*
Kaei / L’ombre des fleurs (1961)
Shitoyakana Kemono / L’élégance de la bête (1962)
Gan No Tera / Le temple des oies sauvages
(1962)


Le vagabond de l’âge d’or du cinéma japonais

Découvert tardivement en Europe – au festival de Rotterdam en 1991 -, Yûzô Kawashima appartient à cette génération de cinéastes de l’après-guerre qui marquèrent un tournant dans le septième art japonais : en rupture avec les mélodrames populaires et les films historiques qui firent les beaux jours des majors (Shôchiku, Daiei, Tôhô) dans les années cinquante, Kawashima s’affirma avec des comédies satiriques et désopilantes dans la veine de Minoru Shibuya et Kon Ichikawa. Sa vision très personnelle du cinéma rétive à toute rigueur formelle et ne souffrant aucune critique – Shôhei Imamura qui fut son assistant pendant plusieurs années se nourrira des contradictions de Kawashima pour forger son propre style – laisse au final une œuvre inégale et pourtant essentielle pour comprendre l’avènement de la « nouvelle vague japonaise » quelques années plus tard. Car la peinture des mœurs de l’après-guerre traitée de manière frivole et burlesque par Kawashima à travers une faune citadine où évoluent des anti-héros - hôtesses de bar, prostituées, jeunes couples en errance rejetés par leurs parents, laissés-pour-compte d’une société qui panse ses plaies, arrivistes de tout poil – dont le comportement paraît fatalement dicté par l’environnement comme le suggère la composition de l’espace chez Kawashima, fut finalement « quelque chose d’assez grave, d’assez profond, d’assez sérieux malgré les apparences » (Imamura), pour que les auteurs de la nouvelle vague japonaise la reprenne à leur compte dans leur démarche esthétique et politique contre la volonté même des majors

Né en 1918 à Tanabu (préfecture d’Aomori) dans une famille de commerçants, passionné de littérature et de cinéma - en 1931, il est très impressionné par Intolérance  (1916) de Griffith, Kawashima réussit à 20 ans le concours d’entrée aux studios Ofuna de la Shôchiku après des études de Lettres à l’Université Meiji. D’abord assistant de Minoru Shibuya et de Keisuke Kinoshita, deux maîtres de la comédie satirique, il est ensuite promu réalisateur, en 1943.