Ayant enfin trouvé son public,
Kawashima, en bon vagabond du cinéma qu’il est, démissionne
de la Nikkatsu et décide d’offrir ses talents au plus offrant.
C’est ainsi qu’il donnera quatre autres films importants à la
Tokyo Eiga et à la Daiei : Kashima ari [chambre
à louer], Shitoyakana kemono [la grâce de la bête], Onna
wa nido umareru [une femme naît deux fois], Gan no tera
[Le temple des oies sauvages]. Mais ces adaptations de romans
populaires sont jugées trop personnelles, voire désinvoltes,
par les auteurs eux-mêmes (Mizukami Tsutomu, Ôka Shohei ou Ibuse
Masuji) malgré l’accueil favorable du public.
En 1963, alcoolique et malade, Kawashima, cinéphile amoureux
d’Ozu et de Capra meurt à l’âge de 45 ans.
Dans ses films à l’allure décousue, teintés d’absurde, et toujours
drôles, il a abordé des sujets évités jusqu’alors tels que la
sexualité féminine, les laissés-pour-compte et les arrivistes
de l’après-guerre. En s’évertuant à mettre en avant tous ces
aspects reniés de la société japonaise par le biais de comédies
de mœurs satiriques mais toujours désopilantes qui inspirèrent
beaucoup son assistant Shohei Imamura, Kawashima a inventé
un nouveau cinéma et a ouvert la voie à l’expression personnelle
du réalisateur.
Imamura, le disciple de Kawashima
D’abord, Imamura ne voulait pas travailler comme assistant
pour Kawashima. A la fois, car il jugeait à cette époque ses
films médiocres et parce qu’ Imamura préférait alors boire plutôt
que trop travailler. Mais comme il appréciait certains des collaborateurs
de Kawashima, il accepta et devint son quatrième assistant puis
passa très rapidement premier assistant et scénariste. Leur
collaboration de plus en plus étroite dura près de cinq ans.
Une réelle complicité intellectuelle et affective noua les deux
hommes : « J’ai d’abord été premier assistant réalisateur
de Kawashima, puis nous avons passé des jours et des nuits à
écrire ensemble des scénarios. Incontestablement, j’ai été très
influencé par lui (…) L’ensemble de ses films est caractérisé
par le thème du grotesque. Il y a chez lui quelque chose qui
serait comme un courant sous-jacent très pessimiste, très sombre,
sur la vie, même si cela n’apparaît pas au premier plan. Si
j’étais influencé par Yuzo Kawashima, c’est plutôt par ce qui
apparaissait au premier plan le côté grotesque, drôle, amusant,
et je ne crois pas du tout être aussi pessimiste que lui. ».
Maison de la culture du Japon à Paris
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