« Quand je fais
un film, je me mets en état de fascination devant un objet,
une chose, un visage, des regards, un paysage, comme s’il
s’agissait d’un bien où le sacré fût en imminence d’explosion. »
Pier Paolo Pasolini
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« Poète (…), essayiste,
journaliste, dramaturge, romancier, scénariste (notamment
pour Fellini, qui produisit son premier film, Accatone),
réalisateur tardif, Pasolini demeure l’un des créateurs les
plus authentiques, protéiformes, essentiels. Toujours actuel,
quoique « irrécupérable », comme le notait déjà
Roland Barthes en 1976. » Yonnick Flot
A l’occasion de la réédition en copies neuves de plusieurs
de ses films, l’Institut de l’Image propose, en partenariat
avec le CinéMazarin , une rétrospective consacrée à Pier Paolo
Pasolini pour inaugurer cette rentrée 2003.
LES FILMS
Accatone (It, 1961) 116 mn – copie neuve
Réal, scén : Pier Paolo Pasolini
int : Franco Citti, Franca Pasut, Adele Cambria…
Synopsis : Accatone
(littéralement "mendiant") vit dans un faubourg
misérable de Rome. Il passe le meilleur de son temps à la
terrasse des cafés en compagnie de collègues, comme lui jeunes
souteneurs. Sa tranquillité est troublée lorsque sa "protégée",
Maddalena, est mise en prison à la suite d'un règlement de
comptes.
A savoir : « Ce qui
était vraiment extraordinaire en faisant Accatone,
c'était lorsque Pier Paolo disait : on fait un travelling.
Je regardais alors les ouvriers qui montaient le travelling.
Et c'était vraiment le premier travelling de l'histoire du
cinéma. Le soir, on allait ensemble voir les rushes et on
voyait le premier plan, le premier gros plan, le premier travelling
de l'histoire du cinéma. Pier Paolo découvrait le langage. »
Bernardo Bertolucci (assistant de Pasolini sur Accatone)
Enquête sur la sexualité – Comizi d’amore
(It, 1964) 90 mn – copie neuve
Réal : Pier Paolo Pasolini
Int : Pier Paolo Pasolini, Alberto Moravia, Cesare Musatti…
Synopsis : Dans ce documentaire,
Pasolini mène une vaste enquête à travers toute l’Italie et
dans les milieux sociaux les plus variés, sur les comportements
sexuels de ses compatriotes, interrogeant ceux-ci sur le mariage,
l’honneur sexuel, le divorce, le poids de la société ou encore
sur la fermeture des maisons closes. Des clivages importants
– chers à l’auteur – se dessinent alors entre le monde paysan
et le monde ouvrier, entre le sous-prolétariat et la bourgeoisie,
ou simplement entre le nord du pays, industrialisé, et le
sud profond, ancré dans une mentalité archaïque. Etape par
étape, Pasolini soumet le matériel tourné au psychiatre Cesare
Musatti et à son ami Alberto Moravia, lesquels commentent
la pertinence des réponses apportées par les italiens, mais
aussi l’effectivité des méthodes d’investigation du réalisateur.
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