La première édition de
Paris Cinéma, nouvelle manifestation cinématographique parisienne
présidée par Costa Gavras et organisée par Marie-Pierre Macia,
s’est tenue du 2 au 15 juillet dernier. Ce qu’il en reste ?
300 films présentés, 1200 séances tenues, environ 70 000 entrées,
des Rencontres Internationales de Cinéma devenues estivales,
le tout assaisonné… d’intermittents en colère.
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Après Paris Plage, Paris Cinéma. Puisque
l’époque est à l’événementiel, il était prévisible que la
capitale invente pour le septième art une manifestation gloutonne
et tentaculaire pour bien marteler, au cas où on en douterait,
que « Paris appartient au cinéma » (Bertrand Delanoë).
Préparée en quatre mois par une équipe motivée et dynamique
au service de Marie-Pierre Macia, déjà responsable des Rencontres
Internationales de cinéma (qui se tenaient jusqu’alors au
mois de novembre), Paris Cinéma a finalement réussi son pari.
Le public a répondu présent aux innombrables propositions
de cinéma offertes dans les vingt arrondissements de la capitale.
70 000 spectateurs au total, affirment les organisateurs.
Il y en avait pour tous les goûts. Des avant-premières comprenant
des films très attendus (Les égarés, Uzak, Shara,
Qui a tué Bambi ? tous déjà présentés à Cannes,
mais aussi des films français en première mondiale tels que
Rencontre avec le dragon, Les marins perdus,
Bienvenue au gîte). Des rétrospectives et hommages
jusqu’à plus soif (le Français Fabrice Luchini, l’Anglais
Terry Gilliam, Eliseo Subiela l’Argentin, un panorama du cinéma
italien (de l’âge d’or des comédies au cinéma d’Antonioni),
etc), du cinéma d’animation, des courts-métrages (avec le
festival Court 18), le cinéma documentaire (avec l’association
Documentaire sur grand écran), sans oublier le cinéma expérimental
(représenté par le collectif Jeune Cinéma, Light Cone, et
Point Ligne Plan) ou le patrimoine cinématographique (un riche
programme de restaurations réunissant le studio Action, la
Cinémathèque française, les Archives Françaises du Film et
les Retours de flamme de Lobster). Difficile de rendre compte
précisément d’un tel programme (le catalogue de la manifestation
ne contenait pas moins de 180 pages ! !) dont les
grincheux n’ont pas manqué de critiquer la cohérence ou le
sens. Mais pourquoi n’inciterait-on pas aussi les spectateurs
à une conception buissonnière de la cinéphilie qui se constituerait
progressivement, au fil de ses humeurs et de ses envies ?
Ce parti pris d’ouverture et de décloisonnement permettait
cette année la découverte de programmations originales et
ambitieuses, comme celle consacrée au hip hop et de ses rapports
avec le cinéma. Quinze films, courts et longs, dont certains
peu connus comme Wild Style, docu-fiction tourné aux
Etats-Unis en 1982 par Charlie Ahearn et d’autres incontournables,
comme Slam de Marc Levin (1997) ou Funk Hunt,
court-métrage de Romain Gavras (2001) produit par Kourtrajmé,
racontant les tribulations d’un disque à travers le temps
et les courants musicaux sur trois décennies. En marge du
cinéma dans les salles, Paris Cinéma a multiplié également
les rencontres professionnelles. Parmi les ateliers et autres
débats, on citera plus particulièrement l’initiative Paris
Project : pendant une journée et demie, six projets de
longs-métrages étrangers (dont ceux d’Agnieszka Holland et
Nana Djordjadze), à la recherche de soutiens financiers, furent
présentés.
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