Les autres salles du rez-de-chaussée
mettent l’accent sur Lumière Cinéastes, qui non contents
de maîtriser la commercialisation de leur « invention »,
formèrent de nombreux opérateurs qu’ils envoyèrent entre 1896
et 1898 dans plusieurs régions du monde (de nombreux films projetés
au cours de la visite sont là pour témoigner de cette internationalité),
et Lumière photographes : un espace conséquent est
consacré aux plaques autochromes, ancêtres des diapositives
couleurs et grand succès commercial des usines Lumière (l’autochrome
Lumière, passé du support verre au film, perdurera jusqu’à la
fin des années 30 !). C’est avec le vérascope, premier
appareil stéréoscopique utilisant des plaques miniatures, que
les Lumière garderont les traces de leur vie familiale…Images
inattendues, naïves, et émouvantes, que l’on peut admirer dans
l’une des dernières salles de cet étage.
Le deuxième niveau du musée (sous-sol)
nous confirme la continuité de l’esprit des Lumière :
figurent notamment un extrait du film de Chantal Akerman D’est
qui bouleverse par la simplicité de son dispositif (une
vue Lumière au XXIème siècle !) et une œuvre singulière
d’Alain Fleischer, Empire des Lumière, reprenant (1985)
en forme de clin d’œil « Lumière » les motifs figuratifs
(maison, arbres, lac) de l’Empire des Lumières de Magritte
(1954). On trouve enfin au sous-sol une salle de projection
dont les 33 sièges (comme dans le salon indien du Grand Café
en décembre 1895 !) portent les noms des inventeurs du
pré-cinéma. On peut y voir en boucle plusieurs vues Lumière
commentées par Thierry Frémaux, directeur de l’Institut Lumière.
Le troisième niveau du musée (1er
étage du château Lumière) se compose de trois grandes parties :
la salle Paul Génard contient quelques-unes des plus belles
pièces de ce grand collectionneur lyonnais d’appareils de
cinéma, la chambre d’Antoine Lumière (histoire de rappeler
qu’il fut le propriétaire des lieux !) accompagnée d’un
mur entier de photos de famille, et la salle Gabriel
Veyre, célèbre opérateur Lumière dont on peut admirer les
magnifiques photographies couleurs des pays qu’il a visité
(Japon, Mexique, Chine, et le Maroc, où il est mort).