Lune
de Hubert Gillet
Durée : 23 min
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Synopsis
: Lune a six ans et habite en ville. Retirée à sa mère
par les services sociaux, elle est placée chez une nourrice
à la campagne. Pas facile de se laisser aimer lorsqu'il manque
un morceau de sa vie.
Points de vue : Il est
souvent recommandé à un réalisateur d'éviter de faire tourner
des animaux ou des enfants. Ces deux groupes d'acteurs étant
considérés comme des calamités ambulantes et des sources infinies
de problèmes. Le court-métrage d'Hubert Gillet démontre le
contraire, du moins pour l'une des deux catégories. Lune
repose tout entier sur la prestation d'une petite fille fabuleuse,
Clarisse Baffier, qui interprète son rôle d'enfant malheureuse
parce que retirée à sa mère par les services sociaux avec
un naturel, une sensibilité et une justesse tout à fait bluffante.
Sa relation tendue puis tendre avec sa mère de remplacement
- une Nadia Barentin moins juvenile que Clarisse mais tout
aussi douée - forme les plus beaux moments du film, des instants
délicats, fragiles que les rares dialogues viennent presque
troubler. Le reste du court-métrage est un peu plus brouillon.
Ainsi, les rebondissements -comme la découverte trop rapide
pour être crédible du lieu de résidence de sa fille par la
mère écartée - sont d'une grande maladresse, et nuisent un
peu à la magie des moments de séduction entre une enfant perdue
en mal d'amour et une vieille dame gâteau couvant du regard
sa protégée.
Réalisation : Hubert Gillet
Scénaristes : Hubert Gillet, Anna de Palma
Casting : Monsieur Bonart : Philippe Ambrosini,
Lune : Clarisse Baffier, Angèle : Nadia Barentin
Chef déco : Frédéric Hurpeau
Chef monteuse : Anne Manigand
Chef opérateur : Mehmet Aksin
Costumes : Marie Aernout
Ingénieur du son : Jérôme Gardon
Mixage : Eric Munch
Montage son : Carine Champagne
Musique originale : François Gondouin
Production : Dominique Crevecœur pour Bandonéon
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J'attendrai le suivant
de Philippe Orreindy
Durée : 4 min 50
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Synopsis
: Métro. Lyon. 18h56 : "Mesdames, messieurs, excusez-moi
de vous déranger... Soyez sans crainte, je ne vais pas vous
demander de l'argent... Je m'appelle Antoine, j'ai trente-deux
ans... J'ai lu dans un magazine qu'il y avait en France près
de cinq millions de femmes seules... Où sont-elles ?
Points de vue : J'attendrai
le suivant a valeur de conte sociétal. Le célibat est
une donnée sociologique importante de nos communautés occidentales,
en particulier des milieux urbains. Le nombre de célibataires
n'a jamais été aussi élevé, le taux de divorce suit la même
pente ascendante. Cette tendance n'est pas quelque chose d'intrinséquement
négatif. Les dernières décennies ont permis de rendre l'union
amoureuse moins forcée qu'elle n'a pu l'être. Désormais, la
possibilité de refuser une union si elle ne vous apporte pas
suffisamment de bonheur est réalisable. Simplement, cette
ouverture a sa contrepartie : la solitude. Face à ce qui sera
peut-être le mal du siècle à venir, les réactions sont fort
différentes. Il y a ceux et celles qui se ruent dans les agences
matrimoniales, les clubs de rencontre, les chats sur Internet
ou le « speed dating » ou qui dévorent les dossiers
« séduction » des magazines masculins ou féminins.
Mais aussi il y a ceux et celles qui ne font rien pour trouver
l'âme sœur et se contentent de cultiver leur déprime. C'est
de ces deux types de femmes dont parle Philippe Orreindy dans
son court-métrage. La jeune femme interprétée par Sophie Forte
en a en tout cas le physique (mine pâlotte, regard maladif...),
et les attitudes (il suffit qu'un homme promette le grand
amour dans une rame de métro pour qu'elle croit avoir trouvé
le bonheur). Si ça, ça n'est pas l'expression d'un très grand
désespoir amoureux ! Voilà, en gros c'est cela J'attendrai
le suivant : une petite histoire loin d'être idiote, mais
quand même assez limitée, notamment dans le temps - moins
de cinq minutes. D'ailleurs, à l'heure du jugement final,
la durée très courte du court ajoutée à une réalisation sans
âme donne la désagréable impression d'avoir regardé un spot
de pub dont on aurait oublié de préciser la marque du produit
à faire vendre.
Réalisation : Philippe Orreindy
Scénaristes : Philippe Orreindy, Thomas Gaudin
Casting : L'homme : Thomas Gaudin, L'autre
homme : Pascal Casanova, La jeune femme : Sophie Forte
Ingénieur du son : Dominique Davy
Montage son : Emilie Mauguet
Chef décorateur : Véronique Troussard
Chef monteuse : Anne Aravecchi
Chef opérateur : Eric Genillier
Musique originale : Alain Marna
Production : La Boîte
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