A
ta place d'Agathe
Teyssier
Durée : 33 min
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Synopsis
: Lili souffre d'un mal étrange : elle s'endort régulièrement,
sans crier gare. Réfugiée dans le sommeil, elle fatntasme
un curieux face à face avec une autre elle-même. Un double
sublimé, une Lili féminine et affranchie, médiatrice autant
que rivale, et baptisée en toute logique, Lili 2.
Points de vue : Scénariste,
réalisatrice et actrice, Agathe Teyssier cumule dans A
ta place les postes artistiques. Avec pour chaque tâche,
un talent variable. En ce qui concerne la mise en scène, Agathe
Teyssier filme moyennement, d'une manière classique sans véritable
originalité, sans personnalité. Pour ce qui est de l'écriture,
la jeune femme est plus expressive. Elle a créé de sa plume
son personnage d'allumée somnolente, ce qui nécessite des
qualités de metteur en histoires incontestable. Seulement,
outre son héroïne, le récit a dû mal à susciter l'intérêt
manquant singulièrement de fond, d'un arrière-plan suffisamment
riche. Résultat : certains passages sont drôles, d'autres
beaucoup moins. Et si l'on rit dans A ta place, c'est
grâce au talent d'actrice d'Agathe Teyssier. Son personnage
est irrésistible, utilisant des ressorts comiques déjà éprouvés
mais avec un grain de folie propre qui suscite une adhésion
immédiate. En résumé, Agathe Teyssier a de l'avenir dans le
cinéma : peut-être pas dans la réalisation, mais en tout cas
dans l'actorat.
Réalisation : Agathe Teyssier
Scénario : Agathe Teyssier
Casting : Agathe Teyssier, David Thomas,
Jean-Pascal Abribat, Dominique Frot, Felicia Massoni, Marie
Payen
Chef opérateur : Yorick Le Saux
Costumes : Justine Pearce
Décors : Carole Delacoure
Mixage : Samuel Dequidt
Montage : Sophie Reine
Montage son : Mikaël Barre
Son : Guillaume Chevalier
Musique originale : Nicolas Errèra
Production : 4 à 4 Productions
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Monsieur William, les
traces d'une vie possible de Denis Gaubert
Durée : 25 min
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Synopsis
: 22 juillet 1969. Simon Edelman est interné à l'Hôpital
de Richmond au service de neurologie avec cette note de transfert
: "Abandonné, confus et désorienté. Identité inconnue".
Les infirmières la baptisent Monsieur WIlliam.
Points de vue : Monsieur
William, les traces d'une vie possible est qualifiée par
les représentants des Lutins de fiction expérimentale. L'appellation
a de quoi rebuter plus d'un téméraire. Quiconque a déjà vu
un film expérimental en sort la plupart du temps quelque peu
perplexe. L'image est généralement granuleuse, le propos souvent
obscur voire totalement incompréhensible, les acteurs d'une
médiocrité rare et la réalisation inepte. Dans le meilleur
des cas, ces caractéristiques peuvent susciter le fou rire.
Que penser en effet de ces productions où des quarantenaires
plus très fraîches font du trapèze totalement nues ? Comment
réagir face aux gesticulations de jeunes japonais ayant eu
du mal à dépasser leur période "Bioman" ? Et bien
en riant à gorge déployée, ce qui n'est pas vraiment l'objectif
visé par la majorité de ces entreprises cinématographiques.
Mais dans le pire des cas, qui est malheureusement le plus
commun, les films expérimentaux provoquent un ennui insondable
et un taux d'endormissement involontaire très supérieur à
la moyenne. Monsieur William, les traces d'une vie possible
n'est pas de ceux-là. Le court-métrage de Denis Gaubert s'appuie
sur une véritable histoire, très loin du happening sans queue
ni tête présenté d'ordinaire par les concepteurs de films
expérimentaux. Il est clair que le réalisateur a une idée
à transmettre. Il veut faire de son film une véritable expérience
sensitive, et surtout auditive. Le son - en particulier des
voix-off particulièrement soignées - constituent le corps
du film. Bien plus finalement que l'image reléguée au stade
d'illustrations : vues croisées de jetées portuaires, plans
labyrinthiques d'une maison vide... Denis Gaubert n'a rien
à se reprocher : il a rempli avec talent son objectif de départ.
Néanmoins, et c'est peut-être là le principal défaut des films
dits expérimentaux, son film devient très vite plombant et
difficile à suivre. Certes, les cinéastes ne doivent pas hésiter
à malmener le spectateur, à exiger de sa part une attention
soutenue. Sinon le cinéma se réduirait à un simple divertissement.
Mais les réalisateurs ne doivent pas non plus sacrifier au
nom de l'expérimentation ce qui fait la raison d'être du 7e
Art : le plaisir. Et pour tout dire, dans sa quête de l'abstraction,
Denis Gaubert oublie dans Monsieur William cet indispensable
élément.
Réalisation : Denis Gaubert
Scénaristes : Denis Gaubert, Sarah Sobol,
Jean-Christophe Sanchez
Casting voix-off : Nathalie Lévy-Lang, André
Valmy
Chef opérateur : Denis Gaubert
Montage : Denis Gaubert
Son : Julien Ngo Trong, Gurwal Coïc
Producteur : Antoine Roch
Production déléguée : Sotavento
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