Le centre Pompidou, après avoir organisé des expositions aussi sympathiques qu’inattendues, quoique pas toujours convaincantes (en témoigne l’exposition Hitchcock), poursuit son incursion dans le cinéma avec Jean Cocteau. Poète, écrivain, dessinateur, cinéaste, l’exposition tente de rapprocher, de croiser, et cela sans se perdre, les différents dons de ce touche-à-tout, sans oublier d’aborder le contexte historique, et surtout le personnage de Cocteau, figure incontournable de la jet set du début du XXe siècle, et dont les portraits sont peut-être plus nombreux encore que ses propres œuvres.

Afin de se retrouver dans la myriade d’œuvres et de documents, le centre Pompidou a créé une exposition qui fait plus qu’exposer pour devenir une installation à part entière, un écrin aussi beau que les trésors qu’il contient. Pour cela, un thème a été choisi : celui de l’éternel retour. Au cœur de l’œuvre de Cocteau, cette problématique semblait toute indiquée. Ainsi, nous entrons dans l’exposition par la sortie, une pièce ronde dans laquelle est suspendue une tête fabriquée en débourre pipe, tournant sur elle-même inlassablement, laissant passer la lumière par ses innombrables trous, projetant des formes animées sur les murs, hypnotisantes.

Au mouvement circulaire perpétuel de cette première œuvre répond la mise en place de l’exposition : des tables forment des arabesques, sur lesquelles sont posées photos, dessins, écrits, portraits de Cocteau, les uns à côté des autres, comme autant de dimensions d’un même objet. Des colonnes s’ingénient à dévoiler l’une après l’autre ce même visage transformé par un autre grand adepte de la répétition : Andy Warhol.