C’est dans une atmosphère
bon enfant que le public finno-parisien s’est réuni durant
la dernière semaine d’octobre pour découvrir quelques œuvres
récentes du cinéma finnois. Au programme de cette rétrospective,
cinq films que la programmatrice de l’institut finlandais
a voulu représentatifs du cinéma finlandais présent et surtout
à venir. Bien que très inégale, la programmation s'est améliorée
sur la fin, donnant à voir des choses somme toute intéressantes
de la part d’un cinéma encore assez mal connu.
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Il faut bien reconnaître
que les films diffusés en début de semaine furent peu enthousiasmants.
Relevant davantage de téléfilms que d'œuvres cinématographiques
à proprement parler, Eila de Jarmo Lampela, Blue
Corner de Matti Ijäs (il est vrai destiné à la télévision),
ou même Suburban Virgin de Hanna Maylett, se contentent
de reprendre des thèmes sociaux ou générationnels en les traitant
de manière relativement plate. Certes, les sujets abordés
(la précarité de l’emploi, la violence domestique, la vieillesse),
le sont toujours avec quelque finesse, mais ces films souvent
finissent par lasser, donnant l’impression que les plans,
une fois le scénario écrit, sont tournés à la chaîne, à la
manière d’un soap. Suburban virgin reprend ainsi
quelques uns des thèmes présents notamment dans Thirteen
(le dernier film de Catherine Hardwicke, dans les deux cas
il s’agit de scruter la crise adolescente d’une jeune fille),
mais à l’inverse de ce dernier, le film de Hanna Maylett ne
parvient ni à intéresser, ni même à plaire. À vrai dire, le
plus irritant dans ces films reste l’utilisation récurrente
d’une musique terriblement convenue, plaquée sur des scènes
qui ne laissent au spectateur pas le moindre espace, ni pour
regarder, ni même pour interpréter, comme si l’histoire était
à sens unique, et que son image n’avait pour ainsi dire pas
la moindre épaisseur.
Moro No Bresil, le dernier film en date de Mika Kaurismaki,
tranche très clairement avec les autres films présentés. S'assumant
d'emblée comme documentaire (tandis qu’Eila - tout
se situant dans la veine du cinéma social - reste cantonné
à une sorte de cinéma vérité mièvre et aseptisé), Moro
No Bresil nous offre un aperçu des sources complexes et
multiples de la samba. Parfois un peu explicatif, ce film
a néanmoins le mérite de nous faire partager la fascination
de Mika Kaurismaki pour cette musique et à travers elle la
culture brésilienne.
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