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Moro No Brasil (c) D.R.

Reprise en chœur pour célébrer (et fonder) la communauté (religieuse, ethnique et politique), la samba est ce chant traditionnel qui cristallise les tensions d'un pays travaillé depuis des siècles par d'importants clivages ethniques et économiques. Tout se passe comme si se perpétuait, en marge d'autres systèmes étatiques et économiques, une communauté éparpillée mais unie par l'histoire, qui aspirait par le chant et la musique à surmonter les difficultés pratiques et à créer les conditions nouvelles et précaires d'un bonheur avenir. La samba est une forme très directe d'utopie, le reliquat - étonnamment vivant - d'une société peut-être primitive (toujours le fantasme rousseauiste d'un âge d'or) dans laquelle le chant aurait été le langage par lequel les hommes s'entendaient et vivaient ainsi en bonne intelligence.

Au-delà du traitement intelligent du sujet même du film, Mika Kaurismaki a tiré toutes les conséquences de son approche documentaire en expérimentant des plans assez surprenants dans lesquels le zoom avant - parce qu'il est à la fois soudain et inattendu - occupe une place de choix. En recourant à ce zoom, Kaurismaki parvient à rendre les aspects immédiats et éphémères des danses et des visages, conférant ainsi à ce qu'il filme, le pouvoir non seulement de nous éblouir (les couleurs sont bien entendues éclatantes et omniprésentes dans le film), mais également de surgir sous nos yeux. Ce cinéma-là, parce qu'il est juste jusque dans les plans qu'il tente, aime non seulement son objet mais également (l'un est le préalable de l'autre) le comprend intimement.

  L'Invisible Elina (c) D.R.

Dernier film projeté lors de la rétrospective, L'invisible Elina de Klaus Harö est le film qui représentera la Finlande aux Oscars en Mars prochain. Ce film à tous les attributs d'une grosse production : une photo impeccable, des acteurs beaux et charismatiques (la petite Elina, il faut bien le dire, a une beauté rare et mystérieuse) et une intrigue aux ficelles souvent saillantes. L'invisible Elina, à l'inverse d’Elia ou encore Blue Corner, se détourne du présent (le film se déroule dans les années 50) et de ses problèmes sociaux pour investir l'imaginaire onirique et lyrique d'une petite finlandaise qui, refusant de faire de deuil de son père, parcourt le marais à sa recherche. Ce film place l'économie au centre de sa construction (simplicité des décors, désert du marais, silences répétés d'Elina qui disent plus que n'importe quel discours), et tire de son apparente simplicité une force et une beauté certaine. Il constitue à ce titre une indéniable réussite.





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L’Institut Finlandais
60, rue des Écoles
75005 Paris
Tél. 01 40 51 89 09
Fax 01 40 46 09 33
Mail : info@institut-finlandais.asso.fr
Site : www.institut-finlandais.asso.fr



LES CINQ FILMS PRESENTES

Eila (Eila) de Jarmo Lampela avec Sari Mällinen, Ilkka Koivula, Hannes Suominen, Kristiina Halkola / 2003 - 1 h 34 - 35 mm - couleur

Blue Corner (Haaveiden kehä) de Matti Ijäs avec Sulevi Peltola, Petteri Summanen, Mikko Alanko, Antti Litja, Rea Mauranen / 2002 - 1 h 31 - 35 mm - couleur

Suburban Virgin (Espoon viimeinen neitsyt) téléfilm de Hanna Maylett avec Hennariikka Laaksola, Saila Laakkonen / 2003 - 1 h 03 - Beta - couleur - VO sous-titrée en français

Moro no Brasil documentaire de Mika Kaurismäki avec Margareth Menezes, Walter Alfaiate, Antonio Nobrega, Ivo Meirelles / Allemagne/Brésil/France/Finlande - 2002 - 1 h 45 - couleur - VO sous-titrée en français

L’Invisible Elina (Näkymätön Elina) de Klaus Harö avec Natalie Minnevik, Bibi Andersson, Marjaana Maijala, Henrik Rafaelsen, Tind Soneby - Suède/Finlande - 2003 - 1 h 17 - 35 mm - couleur - VO sous-titrée en français