Jour
1 : Sur le poids des valises, Harisson Ford et Chabadabada…
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Une fois n’est pas coutume, ma valise est
monstrueusement lourde. Une fois n’est pas coutume le chemin
qui mène à notre logis de « journalistes professionnelles
ès festivals » (c’est le moment idéal pour se faire mousser)
ne se révèle pas vraiment proche de la gare. Pas vraiment.
On a donc tout le loisir de repenser à nos voisins de compartiment.
A part les deux anglaises déjantées tout droit sorties d’Absolutely
fabulous découvrant les joies du vin rouge et des tartelettes
aux framboises, avec un soupçon de vodka, le reste représentait
curieusement assez bien l’esprit « Deauville » :
la chasseresse d’autographes et de photos qui connaissait
visiblement le planning de toutes ses « victimes »,
les spectateurs fidèles et passionnés qui découvraient le
programme, et nous bien sûr, absolument fabuleuses…
Une fois au courant de la vie touristique à Trouville (sa
plage, ses crêperies et ses cafés) et les recommandations
de notre hôtesse de choc en main, c’est tout naturellement
que nous nous dirigeons vers le festival où les attachées
de presse s’activaient déjà autour d’une foule de journalistes
venus chercher la précieuse accréditation, ce petit bout de
plastique qui fera tant d’envieux lorsque la file des accrédités
doublera fréquemment celle des simples spectateurs. Car Deauville,
à l’instar de Cannes, a sa petite manie des badges aux significations
curieuses, et sait mettre à bien son sens de la hiérarchie
quand bon lui semble.
Quelques minutes plus tard, sur les célèbres planches de Deauville
donnant sur la mer, nous devisons gaiement sur le programme
du festival, inclus dans notre kit du parfait festivalier.
C’est décidé, nous verrons quatre films par jour ! Bien
sûr, il y a les questions de goûts qui reviennent très vite
sur le tapis et celles des projections qui viennent se télescoper
avec les conférences de presse. Que faire, que choisir ?
Les premiers sujets existentiels viennent de poindre…
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La cérémonie d’ouverture démarre vers 20h30
officiellement. Malines et rusées, nous avons su patienter
bien avant pour trouver les bonnes places et attendre l’arrivée
de Mr Harrison Ford, maître de cérémonie, venu également présenter
en avant-première Hollywood Homicide où il tient la
vedette aux côtés du jeune et fougueux Josh Jartnett (message
codé à l’intéressé !). Le grand jeu, tout au long de
ce festival, dans cette salle du CID, va consister à observer
et s’observer, dans l’espoir de repérer quelques personnalités
susceptibles de signer un autographe ou d’accepter de faire
partie des photos souvenirs du festival, pour faire pâlir
d’envie ses proches. Un jeu auquel je ne me révèle pas excellente,
à mon grand regret…
Sur les écrans placés aux deux extrémités de la salle, les
images de l’arrivée des stars, commentées par les journalistes
de Télé Festival tentent de pallier à l’attente générale,
toujours grandissante. Harrisson Ford débarque enfin, accompagné
de son épouse, la discrète Ally Mc Beal. Applaudissements
de rigueur. Le maire de Deauville remet à Harrison Ford, véritable
habitué de ce festival, l’insigne de citoyen d’honneur de
Deauville. Les flashs crépitent à qui mieux mieux, Harrison
Ford s’invite pour l’année prochaine et plaisante sur sa candidature
éventuelle à la mairie de Deauville. Regagnez vos places,
messieurs, le film va commencer. En plus du strass et des
paillettes, le festival de Deauville, c’est aussi un grand
jeu de collection et d’échanges de médailles et récompenses.
Mr Ford l’a bien compris puisque deux jours plus tard, il
remettra à Roman Polanski l’Oscar que ce dernier n’avait pu
recevoir pour Le Pianiste.
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