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  Tobey Maguire (c) Laetitia Heurteau

Le lendemain, pendant que Tobey Maguire ne murmurait pas à l’oreille des chevaux lors de sa conférence de presse pour Seabiscuit, Harrison Ford donnait une conférence de presse à l’heure du tea time, revenait sur Hollywood Homicide et son amour pour Deauville. Le film en question est un « pop corn movie » qui, curieusement, n’a pas vraiment marché au pays du pop corn. Mais Indiana Jones avec sa voix unique tente de nous convaincre du bien fondé de sa démarche : un personnage à interpréter plus humoristique que les précédents, un scénario enlevé… Peut-être, mais ce que nous, nous aimons entendre et répéter inlassablement de la bouche de Han Solo, c’est son amour pour la France et son souhait d’y tourner un prochain film. On peut toujours rêver…


Jour 2 : L’homme qui ne murmurait pas à l’oreille des chevaux …

Il fixe la salle de conférence de presse en silence, poli, mais se demande où il est tombé. Vingt-huit ans, l’âge de raison bien dépassé déjà, et pourtant, Tobey Maguire ne sait comment répondre à cette question posée par un journaliste anglais : « Quelles ont été vos relations avec le cheval » ? Alors que Gary Ross, le sympathique réalisateur de Seabiscuit, le laisse patauger avec délices, Tobey esquisse un grimace et articule avec une moue d’enfant gâté : « Je ne sais pas quoi répondre ». Il s’ennuie, Tobey.

Tobey Maguire  (c) Laetitia Heurteau

Une foule fervente est venue l’attendre, hurlant son nom, bousculant tout sur son passage, se prenant les pieds dans le tapis rouge… Les photographes se pressent eux aussi, l’effervescence étant à son comble, on se croirait à la montée des marches… Mais non, lui, il s’ennuie. C’est que l’homme araignée rêve d’autre chose. Il est las de jouer les super héros.

Spider Man II est déjà en route, on envisage sans doute son marchandising, mais qu’importe… Avec l’aplomb d’un bluffeur de poker, Tobey ne jure que par l’authenticité et s’érige en icône de l’homme ordinaire : ce qu’il a apprécié le plus dans ce film, c’est d’être… un raté.

Malheureusement, les journalistes s’entêtent à parler de ce foutu canasson : « Et comment il s’appelle en vrai? Et est-ce qu’il était sympa ? » Là, Gary Ross détruit la magie en deux secondes, pour ceux qui y croyaient encore : le cheval Seabiscuit était multiple… Et ce mufle de Tobey qui ne savait même pas leurs noms !

Hier, tout le monde n’avait d’yeux que pour Harrison. Pourtant, il faut se méfier des outsiders. A l’image de Seabiscuit qui monté par un jockey borgne, finit par devenir un champion, Tobey Maguire pourrait bien remonter la corde et lui piquer la vedette. La nuit venue, c’est chose faite.

  Benopit Poelvoorde (c) Laetitia Heurteau

A l’hippodrome de Deauville, alors qu’on l’attend dans le froid depuis trois heures déjà pour la soirée donnée en l’honneur du film, notre jeune pur sang sort de sa voiture, dévale le tapis rouge à vitesse grand V pour s’engouffrer immédiatement dans un ascenseur VIP, franchissant la ligne d’arrivée le premier et haut la main, devant l’épatant Benoît Poelvoorde et le chevelu Guillaume Canet, coiffés au poteau.

Le vent glacial balayant nos cheveux, nous restons pantois sur notre tapis rouge foulé au pied par le dernier né de la race des champions : l’homme qui ne murmurait pas à l’oreille des chevaux.