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Dans le cinéma, comme dans
la vie, on a (encore) le droit de rêver, d’avoir des émotions.
(A)Torzigia, de Stefan Arsenejevic est ce genre de
film fabuleux, si peu réaliste, mais tout de même. L’histoire
est simple : pour sauver une vache, une chorale bosniaque
doit chanter le plus fort possible pour qu’elle n’entende
pas le bruit des bombes. La victoire du cœur sur la barbarie,
et un prix mérité… Une fable qui nous rappelle aussi que
la guerre, ce n’est pas seulement à l’autre bout de la planète.
Après Emir Kusturica et Danis Tanovic, nous avons peut-être
là un nouveau grand cinéaste issu des Balkans…
Dans le genre politique, on a eu le droit à Revolucion,
de Martin Rosette. D’emblée, on pense au Che, à la révolution
d’Octobre, aux Camille Desmoulins et autres Olivier Besancenot,
on s’apprête à entonner « L’Internationale »,
le poing levé, une tête de patron dans l’autre main, et
le couteau encore rougeâtre et dégoulinant entre les dents !
Que nenni ! L’Espagne nous offre ce petit bijou de
fantaisie, dont l’acteur principal s’évertue à faire la
révolution dans sa chambre. Savoureux. Et tellement moins
risqué.
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La performance d’acteur de ce festival !
Dans Histoire Naturelle, de Laurent Perreau, Micha
Lescot interprète un guide de zoo qui aime tant les animaux
qu’il passe son temps à les observer et pousse le vice jusqu’au
mimétisme. Ce mâle voit en une femelle amie de sa sœur sa
compagne idéale… Cela donne une comédie très sympathique,
bien rythmée, mais toujours dopée par les mimiques ou répliques
du personnage principal. Le « J’ai zoo »
prononcé par l’acteur est encore vivace dans les esprits
des tous les spectateurs du film… Mais vous, bien sûr, vous
ne comprenez pas les bêtes, alors dans ce cas…
Personne ne sait comment on dit « Epouvantail »
en espagnol ? Désolé, nous ne parlons pas espagnol,
ce qui ne m’empêche pas d’apprécier leur cinéma, surtout
lorsqu’il est d’une qualité telle que celle fabriquée par
Gonzalo Zona. L’épouvantail (c’est donc le titre du film)
discute avec un Christ crucifié. Ça peut choquer les plus
catholiques des fervents (ou l’inverse), mais rassurons
vos petites âmes saintes, le film n’est pas vraiment anti-religieux.
C’est un prétexte bien trouvé pour une situation comique,
et ça fonctionne !
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Et enfin, finissons par le premier,
puisque ce film a reçu le prix du jury. Catherine Corsini
l’a qualifié de « beau, drôle, insolent, etc. »,
série de mots que la sublime Keren Ann ponctua d’un non-moins
sublime « Tout ça oui », prouvant à quel point
son regard de cinéphile avertie était aiguisé…(je plaisante
Keren) ! Blague à part, Redd Barna de Teje
Rangues est un bon film. Audacieux, certes, mais pas le
meilleur. Drôle, oui, mais pas le plus poilant. Bien joué
oui, mais pas la meilleure performance. Bref, c’est le plus
complet qui a gagné, comme au Tour de France. L’histoire
est celle d’enfants finlandais qui escroquent leurs compatriotes
à leur insu pour se gaver de bonbons. C’est pas très moral,
mais la vie est injuste. C’est, d’ailleurs la morale du
film. Et la plupart des gens ont adhéré ? « La
plupart des gens vivent en Chine », dit une réplique
du film. Vous avez dit cynisme ?