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(c) D.R. 57e EDITION
DU FESTIVAL DE CANNES

Jour après jour
Par Bernard PAYEN


MARDI 11 MAI 2004

Cannes, 24 heures avant l’ouverture du festival. Le bunker, alias « palais des festivals » n’a jamais autant mérité son surnom. Aux nombreuses barrières qui l’entourent traditionnellement pour canaliser les flux de festivaliers, s’ajoutent de petits groupes de CRS dont les mines sont loin d’être exaltées. On ne rigole plus. Les intermittents du spectacle, toujours en lutte contre la réforme de leur convention d’assurance chômage, sont descendus en masse sur la Croisette pour trouver une tribune d’envergure internationale à leur combat. « La palme dort, réveillons-là ! » ont-ils trouvé en guise de slogan mémorable.

Alors que la direction du festival de Cannes a entamé les négociations, le mouvement a reçu le soutien des cinéastes français présentant un film en compétition. Parmi eux, Agnès Jaoui,  éphémère porte-parole des intermittents lors de la dernière cérémonie des César’, ou encore Jean-Luc Godard, qui doit présenter dans quelques jours son nouveau film, Notre musique, en sélection officielle hors compétition. Le sage helvétique de Rolle, dont on se rappelle l’activisme militant lors du fameux Cannes 68 (la manifestation avait été annulée à l’initiative des cinéastes en colère de la nouvelle vague) aurait donné 5000 euros à la coordination des intermittents tout en leur cédant la place lors de sa prochaine conférence de presse.

Mardi soir, alors que les esprits cannois commençaient à bien s’échauffer (voir l’ahurissante manifestation des commerçants cannois défendant l’ouverture du festival et fustigeant l’arrivée de « hordes d’intermittents »), un accord entre la direction et les intermittents avait été trouvé.

A part ça, Cannes 2004, quoi de neuf ? Rien. Toujours la même débauche commerciale, toujours la même terre de contrastes. Le petit théâtre des artifices dresse ses tréteaux pour une grosse dizaine de jours. A propos d’apparences, décernons la palme de la première blague du festival à l’AFP, qui très sérieusement écrivait ce matin, « lundi, aucun intermittent n’était visible à Cannes ». Ben oui, c’est ça le problème à Cannes (et ailleurs !) : à quoi reconnaît-on physiquement un intermittent ? Quelle apparence ça a, un intermittent ? Bonne question, car autant on arrive à reconnaître un festivalier à Cannes (il arbore son accréditation autour du cou), un intermittent, c’est beaucoup plus dur ! Car il y a des intermittents avec accréd, d’autres sans, et puis des festivaliers avec accréd et qui ne sont pas intermittents… En bref, problème insoluble. Un de plus pour nos amis policiers municipaux, CRS et autres vigiles qui pullulent dans la ville.

Heureusement il y a les films. Plein de films. Ce sont eux, une fois de plus, qui seront l’objet attentif de cette chronique régulière.