Le programme de cette
troisième édition du festival «Nouvelles images du Japon»
organisée par le Forum des Images, a permis de révéler toute
la richesse et la diversité de la production animée japonaise.
Parmi la centaine de longs et de courts métrages présentés
cette année, la première internationale de Jours d’hiver
initié par Kawamoto Kihachirô, maître de l’animation de marionnettes
ainsi que la découverte de l’œuvre de Kon Satoishi ont constitué
les deux moments forts du festival.
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Jours d’hiver
se présente comme une œuvre collective réunissant 36 réalisateurs
internationaux dont Youri Norstein, Co Hoedeman, Bretilav
Pojar, Mark Baker, Jacques Drouin, Isao Takahata et plusieurs
jeunes animateurs japonais.
Jours d'hiver est le titre d'un des recueils de haiku
de Bashô Matsuo (1644-1694), un des plus grands poètes japonais.
L'un des divertissements les plus prisés des artistes au 17ème
siécle était une sorte de joute verbal et lyrique où les différents
participants devaient enchaîner différents versets de haiku.
Par exemple, l'hôte donnait le premier verset, et les invités
devaient reprendre à leur guise les éléments les inspirants,
ou au contraire s'éloigner totalement du thème donné pour
jouer d'un effet de contraste.
Le résultat donne une série de 36 très courts métrages progressant
d'une manière non-linéaire se répondant d’une œuvre à l’autre
à l’image d’un écho infini livrant à chaque fois une nouvelle
version du poème récité.
La série traverse toutes les gammes d’émotions : de l’humour
du duo d’artistes japonais UrumaDelvi, de Furakawa Taku ou
du petit cochon guitariste créé par Mori Masaaki à la vision
effrayante de Bowda Katsushi et de Shimamura Tatsuo en passant
par la poésie sombre de Bretislav Pojar et Co Hoedeman. Un
patchwork d’imaginaires créatifs qui se veut à la fois un
poème visuel et un témoignage de la richesse plastique et
esthétique du cinéma d’animation dans le monde.
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