Jean-Claude Sachot : L'original
n'était sans doute pas écrit en vers mais il devait y avoir
une musicalité qui a été rendue ainsi par le traducteur français.
Mais, même ces aspects particuliers de langage viennent avant
tout de l'image. Ils sont imposés par l'image. La musicalité
est donc dans la voix, mais elle est aussi dans l'image. On
en est imprégné si l'on en est conscient. Si l'on fait son métier
normalement, le mieux possible, on le ressent immédiatement
et l'on essaye de le traduire. Le chef de plateau nous relance
tant que l'on ne le traduit pas assez bien.
Anne Ludovik : On peut être parfaitement synchro et avoir l'impression
que le comédien est ventriloque, car la voix ne quitte pas l'image.
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Mathias Koslowski : Au moment
du doublage, on a une version originale que l'on découpe le
plus fidèlement possible et que l'on essaye de retranscrire.
Nous ne sommes pas là pour créer. Nous avons eu la chance
d'avoir sur Le Voyage de Chihiro un très grand adaptateur,
Philippe Videcoq. Il s'attache à trouver la rythmique des
phrases, à trouver dans le parler les caractères des personnages.
C'est très important, mais encore une fois on ne créé pas.
On n'est pas là pour recréer, car c'est forcément trahir,
mais pour être fidèle à une version originale et la retranscrire.
Laissons donc le mot de la fin à celle qui double l'héroïne
du jour. Quand on demande à Florine Orphelin si elle serait
prête à doubler un autre dessin animé japonais, et un autre
Miyazaki, elle répond : Oui ! Parce que je n'ai pas encore
eu beaucoup l'occasion de connaître les dessins animés japonais.
Maintenant que j'ai découvert Le Voyage de Chihiro,
si c'était à refaire, je le referais, surtout dans ces conditions
avec Mathias.
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