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Festival International du court métrage (c) D.R. FESTIVAL INTERNATIONAL
DU COURT METRAGE


Du 30 janvier au 7 février 2004
Clermont-ferrand
Par Matthieu CHEREAU


COMPTE RENDUS

  (c) D.R.

On serait tenté à l’occasion de cet article de commencer par la fin. La cérémonie de clôture fut en effet particulièrement animée cette année. Le protocole d’abord fut supprimé, le président du festival invoquant de manière maladroite mais déterminée la nécessité d’offrir une tribune au combat mené par les intermittents. Cette décision ne fit que clore une semaine ponctuée de déclarations tonitruantes et d’assemblées générales plus ou moins improvisées dans lesquelles il fut autant question d’exception culturelle que de montée en force du grand capital. Cette cérémonie fut également marquée par le discours particulièrement virulent de Mathieu Amalric. Ce dernier annonça au nom du jury qu’il représentait que le grand prix national ne serait pas remis cette année, invoquant une trop grande homogénéité parmi les courts-métrages sélectionnés et un manque de recherche du point de vue de la forme et de la narration. D’un côté, les intermittents recueillerent des applaudissements francs et massifs. Mathieu Amalric, quant à lui, fut moins heureux, allant jusqu’à susciter chez quelques spectateurs des interpellations particulièrement virulentes. Force était de constater, en sortant de cette cérémonie, qu’il y avait comme un problème, pas seulement à Clermont mais peut-être plus largement, dans le champ artistique et économique du cinéma.

Il serait stupide d’opposer Mathieu Amalric aux intermittents, ce dernier s’est d’ailleurs manifesté à de très nombreuses reprise autant dans les journaux que dans la rue pour réclamer le retrait du protocole d'accord du 26 juin 2003. Il ne s’agit pas non plus de dire qu’en prenant une telle décision, le jury national laisse planer un doute sur la qualité de la sélection elle-même, même s’il est possible qu’il le sous-entende. Ce qu’il est important de dire, c’est que le combat des intermittents, pour rester juste, doit comme le fait Mathieu Amalric rester exigeant dans son propre champ, non seulement réclamer les droits de vivre de manière décente de son travail mais également se montrer digne de ces droits et de ce statut. Évidemment, porter un jugement tranché sur l’art est parfois dangereux, mais cela est d’autant plus nécessaire que cet art est menacé.