COMPTE RENDUS
                    
                  
                     
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                    On serait tenté à l’occasion de cet 
                      article de commencer par la fin. La cérémonie de clôture 
                      fut en effet particulièrement animée cette année. Le protocole 
                      d’abord fut supprimé, le président du festival invoquant 
                      de manière maladroite mais déterminée la nécessité d’offrir 
                      une tribune au combat mené par les intermittents. Cette 
                      décision ne fit que clore une semaine ponctuée de déclarations 
                      tonitruantes et d’assemblées générales plus ou moins improvisées 
                      dans lesquelles il fut autant question d’exception culturelle 
                      que de montée en force du grand capital. Cette cérémonie 
                      fut également marquée par le discours particulièrement virulent 
                      de Mathieu Amalric. Ce dernier annonça au nom du jury qu’il 
                      représentait que le grand prix national ne serait pas remis 
                      cette année, invoquant une trop grande homogénéité parmi 
                      les courts-métrages sélectionnés et un manque de recherche 
                      du point de vue de la forme et de la narration. D’un côté, 
                      les intermittents recueillerent des applaudissements francs 
                      et massifs. Mathieu Amalric, quant à lui, fut moins heureux, 
                      allant jusqu’à susciter chez quelques spectateurs des interpellations 
                      particulièrement virulentes. Force était de constater, en 
                      sortant de cette cérémonie, qu’il y avait comme un problème, 
                      pas seulement à Clermont mais peut-être plus largement, 
                      dans le champ artistique et économique du cinéma.
                      
                      Il serait stupide d’opposer Mathieu Amalric aux intermittents, 
                      ce dernier s’est d’ailleurs manifesté à de très nombreuses 
                      reprise autant dans les journaux que dans la rue pour réclamer 
                      le retrait du protocole d'accord du 26 juin 2003. Il ne 
                      s’agit pas non plus de dire qu’en prenant une telle décision, 
                      le jury national laisse planer un doute sur la qualité de 
                      la sélection elle-même, même s’il est possible qu’il le 
                      sous-entende. Ce qu’il est important de dire, c’est que 
                      le combat des intermittents, pour rester juste, doit comme 
                      le fait Mathieu Amalric rester exigeant dans son propre 
                      champ, non seulement réclamer les droits de vivre de manière 
                      décente de son travail mais également se montrer digne de 
                      ces droits et de ce statut. Évidemment, porter un jugement 
                      tranché sur l’art est parfois dangereux, mais cela est d’autant 
                      plus nécessaire que cet art est menacé.