Le festival de Sofia, qui en était
à sa huitième édition, est sans conteste l’un des festivals
les plus importants d’Europe de l’Est actuellement. Il apparaît
même comme un événement désormais incontournable en ce qui
concerne le développement de l’activité cinématographique
(production et distribution confondues) en Europe de l’Est
en général et en Bulgarie en particulier. D’où l’importance
cette année des Sofia Meetings, qui permettaient la rencontre
de producteurs et réalisateurs de la région balkanique avec
des décideurs d’organisme européens de financements, des distributeurs,
des producteurs etc. Ce rôle très sérieux n’empêche pas le
festival, sous la houlette de son directeur Stefan Kitanov,
d’être particulièrement chaleureux et festif, avec un goût
prononcé pour la musique à en juger par les concerts donnés
chaque soir, à commencer par ceux du cinéaste musicien français
Siegfried, invité pour son film Sansa. Signalons que
cette année, le président du jury international était le cinéaste
indépendant new-yorkais culte Jerry Schatzberg, auquel le
festival consacrait une exposition de ses œuvres photographiques :
ce jeune homme de 77 ans se montrait particulièrement ouvert
et accessible.
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Au sujet de la programmation internationale
(et en particulier la programmation des films concourant
pour le prix FIPRESCI), elle s’avérait fort inégale et disparate,
mais néanmoins intéressante, d’une part quant à l’opportunité
qu’elle offrait de voir des films indépendants et originaux
et d’autre part de découvrir des films de la zone balkanique
qui, on le sait, ont le plus grand mal à circuler.
Cette programmation se caractérisait donc d’abord par des
films totalement indépendants et libres, réalisés par des
auteurs, échappant aux schémas commerciaux. Sur le plan
thématique, le point commun qui les réunissait était leur
caractère résolument contemporain et leur ancrage assez
marqué dans la réalité locale. Ajoutons une dominante très
forte des sujets réalistes à dimension sociale.