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D'autres réalisateurs suivent sa voie et le succès qu'ils rencontrent dans les festivals internationaux confirme qu'un nouveau cinéma autrichien se développe aujourd'hui :  Ulrich Seidl (né en 1952 à Vienne) est l'un des cinéastes les plus controversés de cette nouvelle identité du cinéma autrichien. Après une bref passage à la Wiener Filmakademie, il se lance dans le documentaire. Amours animales (Tierische Liebe), Mannequins (Models) proposent une vision critique de nos comportements et réactions aux nouveaux enjeux de la société. Son premier long métrage de fiction, Canicule (Hundstage), récompensé par le grand prix du jury à Venise en 2001, ne laisse personne indifférent. Il va très loin dans la satire et ne laisse aucun espoir à ses personnages. Son dernier film Jésus, toi qui sais (Jesus, du weisst, 2003) traite de la place de la religion dans le quotidien de quelques Autrichiens aujourd'hui. Ce film a été primé meilleur documentaire au festival de Karlovy Vary 2003.

Dans le domaine du film documentaire, Nikolaus Geyrhalter (né en 1972 à Vienne), présente avec Dayton, un an après (Das Jahr nach Dayton), Pripyat et Elsewhere, des travaux extrêmement intéressants, documentations sur des préoccupations écologiques, économiques et politiques d'aujourd'hui. Elsewhere montre les images rapportées du monde entier, au cours d'un voyage d'un an où l'équipe de Geyrhalter s'est installée un mois dans douze pays différents.

Andreas Gruber (né en 1954 à Wels) obtient pour La Chasse au lièvre (Hasenjagd) en 1994 le grand prix du jury du festival de San Sebastian, et fait jouer Sandrine Bonnaire dans La Dette d'amour (Die Schuld des Liebe). Stefan Ruzowitzky (né en 1961 à Vienne), surtout connu pour son thriller à succès, Anatomie, remporte en 1998 le prix du meilleur film au festival de Rotterdam pour Les Héritiers (Die Siebtelbauern). De la même génération, Florian Flicker (né en 1965 à Salzbourg) signe des films traitant de thèmes originaux. Il obtient en 2000 un Léopard de bronze au festival de Locarno pour une comédie noire, Le Braquage (Der Überfall).

Le cinéma autrichien s'intéresse aussi au divertissement pour le grand public. Indien (1993) de Paul Harather, Hinterholz 8 (1998) et Poppitz (2000) de Harald Sicheritz, Komm, süßer Tod (2001) de Wolfgang Murnberger sont des comédies qui remporte de grands succès populaires. Les comiques Josef Hader et Alfred Dorfer en sont les héros.

Depuis une dizaine d'années, malgré la situation économique difficile concernant le financement du cinéma, les cinéastes formés à la Wiener Filmakademie prennent la relève et abordent des thématiques nouvelles, notamment en relation avec l'ouverture de l'Europe aux nouveaux pays de l'Est. Ainsi, on remarque plusieurs courts et premiers longs métrages de jeunes réalisatrices comme Barbara Albert (Nordrand 1999, Böse Zellen 2003), Jessica Hausner (Lovely Rita 2001), Ruth Mader (Struggle 2003) ou encore Nina Kusturica (Auswege 2003). Elles se consacrent à la réalité du quotidien et à la façon de s'en sortir dans un nouveau contexte économique. Elles décrivent des existences à défendre au jour le jour (intégration des immigrés en Autriche, violences conjugales) et racontent le parcours difficile de personnages féminins en général, qui impressionnent par leur force et leur courage face à cette réalité. En choisissant ces thèmes à contre-courant et une mise en scène au plus proche de leurs personnages, ces réalisatrices ont su séduire un public autrichien exigeant, ainsi que celui des festivals internationaux.

Le cinéma autrichien trouve aussi sa force dans des petites structures de production dynamiques, comme coop 99 créée en 1999 par des étudiants de la Filmakademie (Barbara Albert, Jessica Hausner, Antonin Svoboda et Martin Gschlacht) et Amour Fou Filmproduktion (lancée en 2001 par Gabriele Kranzelbinder et Alexander Dumreicher-Ivanceano) qui a présenté au festival de Cannes 2003 quatre films en coproduction européenne (dont deux longs métrages Pas de repos pour les braves d'Alain Guiraudie et Im Anfang war der Blick de Bady Minck).

A vous maintenant de découvrir ce cinéma sans compromis, souvent dérangeant mais d'une grande force face aux problèmes actuels.