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Paris Cinéma (c) D.R. PARIS CINEMA 2004

du 30 juin au 13 juillet 2004
Paris
Compte-rendu
Par Matthieu CHEREAU



Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec quelque 90 000 entrées, Paris cinéma a vu sa fréquentation tripler par rapport à l’édition 2003. Du point de vue de la programmation, les chiffres aussi sont éloquents : avec plus de 400 films répartis dans 30 salles, l’offre était cette année encore particulièrement riche. Riche surtout en rétrospectives et autres programmations thématiques, à commencer par les séances consacrées au cinéma expérimental sous l’égide de Point Ligne Plan et Lightcone qui nous ont réservé quelques belles découvertes (entre autres Courant d’air de Nora Martirosyan, et Au bout d’une corde de Vincent Roux). Ailleurs, d’autres programmes reprenaient des films plus classiques (Renoir, Vigo, ou encore Resnais) ou populaires (rétrospective consacrées à Sautet, et Jean-Paul Belmondo). D’autres programmations plus thématiques, à l’instar de celle – très complète – consacrée au rock permettait de revenir sur quelque films dits identitaires ou générationnels, tels que 24 hours people ou encore, plus loin dans nos mémoires, l’excellent film de Todd Haynes, Velvet Goldmine.


  Killers Clans (c) D.R.

Rattachées depuis deux ans à Paris cinéma, Les Rencontres Internationales organisées par le Forum des images proposaient également plusieurs rétrospectives consacrées à Karin Viard, Laurent Cantet, Walter Salles, Alan Clark, ou encore Chung Chang-Wha. Cette dernière rétrospective obéissait sans doute à un double souhait, de la part de la Shaw Brothers d’abord d’exporter une frange de son catalogue encore méconnue en Europe, de la part du public français ensuite de voir ou revoir des grands classiques du film kung-fu. Cet intérêt pour ce genre n’est sans doute pas indépendant de la mode lancée par Tarantino. Ce dernier aurait par là transmis à beaucoup son goût démesuré pour la série B. Pourtant il est possible de voir dans ces films, La main de fer, l’hirondelle d’or et à plus forte raison encore Killers Clans, moins des objets drôles et désuets que de petites perles de montage, d’écriture et d’inventions en tout genres. Il y a dans ces films quelques choses d’à la fois radical (par la façon résolument moderne qu’ils ont de monter les combats) et suranné (combien de dialogues faits de vers ou de sentences morales ?) qui en fait des œuvres attachantes, prises entre un lourd héritage spirituel et un présent résolument moderne.