Une remarque d’Emmanuelle Devos (venue
présenter La Femme de Gilles et Rois et Reine)
m’a frappé lors de notre entretien à l'hôtel Excelsior,
l’autre samedi : « Oh, Venise, avec deux films à promouvoir
et même si c'est ma première fois ici, je n’ai vraiment
pas le temps de la visiter... »
Comment peut-on faire l'impasse sur cette ville aux mille
et un palais ?
Aujourd'hui, l'interprète principal de Criminal,
le jeune acteur mexicain, Diego Luna, se souvenait avec
humour de son prix d'interprétation masculine 2001 pour
Venise : « Venise sera toujours liée à une grosse
émotion que j'ai ressenti en dédiant mon prix pour Y
tu mama tambien, à ma mère, décédée quand j'avais quatre
ans. Je me souviens de tous ces gens qui applaudissaient
hilares, alors que ce n'était pas voulu. »
Nicole Kidman, quant à elle, semble considérer
Venise comme une bonne occasion de faire du shopping : la
horde de paparazzi qui l’a suivi mardi dernier jusque devant
la boutique Hermès, rappelle évidemment une scène de La
Dolce vita de Fellini. Le terme de paparazzo (le moustique)
ayant été inventé par Fellini pour l’occasion. Pas de danse
dans la fameuse fontaine romaine donc, mais à l’Harry’s
Bar, célèbre pour son client assidu, Hemingway, Nicole Kidman
sirotait du champagne accompagné de fraises.
La magie de la Mostra de Venise consiste
aussi à se laisser aller à cette douceur de vivre italienne
pendant quelques heures en s’évadant du festival. Un vaporetto
nous attend toujours pour rejoindre la place San Marco,
bondée de pigeons animaux et humains, toutes espèces confondues.
Le temps d’un petit cappuccino à la terrasse du
Caffe Florian où un orchestre nous joue une sérénade
d’enfer.