Un fond bleu, une petite fille
soulevant ses jupes qui par un jeu de lumière se transforme
en Marylin... L'affiche officielle du Festival de Cannes 2004
est l'une des plus laides jamais conçues pour l'événement
cinématographique de l'année. Les couleurs sont laides et
la petite fille mal dessinée. L'idée de l'affiche n'est pas
mauvaise en soi, mais les graphistes d'Alerte Orange ont raté
leur coup. Et le moins qu'on puisse dire c'est que cette affiche
faisait tâche sous le soleil cannois.
Affiches
Voici l'affiche
de cinéma qui a marqué le Festival de Cannes, celle qui
vous oblige à détourner le regard tellement elle renferme
en elle une force d'attraction visuelle quasi irrésistible.
L'image de cette blonde avançant vers l'obscurité saisit
la rétine. Les couleurs sont magnifiques : le jaune verdâtre
des murs, le rouge de la robe et le noir du titre. Mélange
de froideur et de sensualité, l'image donne à elle seule
envie d'aller Hôtel, film autrichien de Jessica Hausner
qu'on espère aussi bon que son affiche.
Affiches
En se baladant sur la Croisette,
en levant les yeux vers les affiches de cinéma qui la surplombent,
une observation vous saute aux neurones. Pourquoi ne pas
laisser les titres en version originale ? En voyant le prochain
film d'<>Agnès Jaoui s'intituler Look at me au lieu
de Comme une image, le choc est assez important.
Aurait-on été voir Uzak s'il s'était appelé Lointain?
Pas facile de répondre à cette question, pas facile même
de savoir si la différence de titre aurait changé quelque
chose à l'envie de voir ce film. Mais en tout cas la défloraison
du travail du réalisateur et des auteurs en est moindre.
Sortir en France Mystic River sous l'appellation
Rivière mystique aurait quelque chose d'assassin.
Traduire Comme une image en Look at me est
peut-être moins dramatique, mais toute l'ambiguité du titre
disparaît sous l'effet de la translation. Quand des films
comme ceux du couple Jaoui-Bacri reposent autant sur les
mots, c'est un peu leur faire affront que d'altérer le titre
pour une vente à l'international dont le bénéfice pécunier
ne peut pas expliquer toutes les compromissions artistiques.