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Festival d'Annecy 2004 (c) D.R. FESTIVAL D’ANNECY 2004
Compte rendu
Par Florence POMMERY
Remerciements à
Colette Timsit et Gislaine Zanos
(Bibliothéque Centre Pompidou)


FACE AU RISQUE DE FORMATAGE, L’ANIMATION S’OUVRE A LA FORME DOCUMENTAIRE

La 28e édition du Festival international du film d’animation d’Annecy aura été marqué cette année par une certaine tendance à l’uniformisation du genre avec un édito en forme de coup de gueule de Serge Bromberg, directeur artistique du festival particulièrement remonté par les trop nombreux films présentés à la sélection mettant en scène des « robots perdus dans des univers si lointains qu’il ne ressemble plus à grand-chose » ou des courts-métrages en forme de blagues ou d’anecdotes sans réel regard d’auteur et de cinéaste.

Car on peut l’oublier, mais dans l’animation comme dans tout film de cinéma, c’est le regard du cinéaste qui prime et sa manière de toucher et d’émouvoir son public. Heureusement cette poussée d’uniformisation s’accompagne en même temps d’une ouverture de l’animation sur le genre documentaire qui fait naître de vrais petits chefs d’œuvre.


LA COREE A L’HONNEUR

  Empress Chung (c) D.R.

La Corée, pays à l’honneur cette année, a présenté ces courts-métrages « maison », la plupart réalisés en 3D. On attendait que la Corée se démarque des productions animées asiatiques classiques or les réalisateurs coréens reproduisent les mêmes codes narratifs et graphiques que leurs voisins japonais. Par exemple dans le programme « Rires et sourires » composés de treize films tous très semblables dans la forme. La sélection tient son pari de faire rire avec un humour caustique, noir et souvent absurde mais qui ne va guère plus loin qu’une bonne anecdote : plaisante mais vite oubliée. Aucune allusion à la culture coréenne. Rien ne distingue ces courts métrages d’une production européenne ou américaine ; ce qui fait craindre une perte de la spécificité culturelle coréenne.

C’est dans le programme « Jeux de styles » que l’on retrouve de vraies expériences visuelles et picturales avec Hong-joon Kim ou Byung-ah Han avec Strange Land qui revisite l’histoire d’Adam et Eve : Ils font partie de ces animateurs coréens qui se penchent depuis peu sur l’art traditionnel coréen qui avait été détruit au début du 20e siècle, ils s’en inspirent tout en l’intégrant à des techniques plus modernes tentant ainsi de se libérer du regard orientaliste.