Classé par son réalisateur dans
la catégorie psychoréalisme, ce court met en scène
Ryan Larkin, un des pionniers de l’animation canadienne.
Devenu un pauvre clochard mendiant, il répond aux questions
du cinéaste Chris Landreth venu l’interviewer. On a donc
un Larkin en 3D face à un cinéaste en 3D qui évoque son
passé et notamment la façon dont il a sombré dans la drogue
et l’alcoolisme. Une utilisation intelligente de la 3D qui
se met au service du propos du cinéaste s’interrogeant sur
l’artiste face à sa création et à la difficulté de créer.
Se dessine ici une volonté de retravailler le réel à travers
le matériau 3D afin de prendre de la distance avec cette
réalité en lui intégrant des éléments graphiques imaginaires.
Ces éléments nouveaux représentent aussi bien la souffrance
de l’âme que les états d’âme à dimension humoristique avec
par exemple l’auréole qui s’ouvre sur la tête du personnage
de Chris Landreth au moment où, tel un ange, il conseille
à Ryan d’arrêter de boire.
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Cette nouvelle forme de création
animée redonne une fraîcheur et un souffle au monde de l’animation
- contrecarrant le risque d’uniformisation – même si la
fiction reste en pleine forme. En effet, le Cristal d’Annecy
pour le meilleur court métrage a été attribué à Lorenzo, l’histoire
d’un chat gâté victime d’un mauvais sort qui voit sa queue
prendre vie. Une idée née il y a 35 ans dans la tête du
réalisateur Mike Gabriel entré chez Disney à 18 ans et élève
de Joe Grant, scénariste vétéran de chez Disney et producteur
de ce film. Gabriel nous offre un tango endiablé et virevoltant
dans la lignée d’un bon Disney d’antan (la 3D en plus) situant
son Lorenzo comme un digne descendant des célèbres Aristochats.
La production télévisée, riche en bonnes surprises cette
année, compte dans ses rangs trois récompenses : le
Cristal pour une production TV pour Creature Comforts
Cats or Dogs des studios britanniques Aardman
qui eux aussi s’orientent vers la forme documentaire en
donnant la parole aux animaux. Ils réussissent à proposer
une vision moderne et cocasse du vieux conflit qui oppose
chiens et chats.
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Le premier prix spécial pour une
série TV va à The Delta State, une production française
adapté d’un comic book américain qui met en scène quatre
« anti-super héros » de 20 ans dotés du pouvoir
de délivrer l’humanité de la menace des Rifters. Une série
qui surfe sur le phénomène Matrix et autres X-men
avec des personnages types mais de bons dialogues et une
ambiance à la X files qui séduira d’emblée les adolescents.