Le 18 novembre 1997, nous avons eu
l’occasion, accompagné de membres du Club 007, de
faire un reportage sur le doublage de Demain ne meurt jamais
réalisée par Synchro-service, dans un auditorium
des studios de Saint-Ouen.
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Philippe Bacon, directeur
technique d’UIP (distributeur du film) nous y reçois.
Il s’occupe de la supervision du doublage, du sous-titrage
et des divers travaux des films de James Bond depuis Octopussy
(en 1983), suite au rachat des Artistes Associés par
la MGM.
Ce sont des produits très élaborés, nous
explique-t-il, qui comportent finalement peu de dialogues,
comme en général, tous les films d’action. Les
voix des comédiens de doublage sont enregistrées
sur plusieurs pistes afin de faciliter le montage et le mixage.
Les adaptateurs français de Demain ne meurt jamais,
Anne et Georges Dutter (depuis 1973 avec Vivre et laisser
mourir ), s’occupent aussi de la traduction du titrage
(générique). Ces travaux sont réalisés
aux studios LVT à Malakoff.
Nous découvrons le prégénérique.
" La dame de fer " s’oppose violemment
à l’amiral Roebuck (doublé avec grand talent
par Michel Castelain). Ce dernier s’autorise un "
Merde alors ! " (Bloody Hell !
en VO), qui laisse perplexe Bruno Lais, le directeur artistique.
Toute l’équipe s’interroge alors sur l’opportunité
d’une telle réplique et tombe d’accord pour la remplacer
par " Bon sang ! ". Cet exemple
montra que le travail d’adaptation n’est jamais terminé
avant l’enregistrement définitif des voix. A ce propos,
la question s’est posée de savoir si le journal d’Elliot
Carver devait s’appeler dans la VF : Tomorrow ou Demain.
Philippe Bacon, un portable à la main, contacte aussitôt
l’attaché de presse du film, qui lui indique la première
solution.
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" Evacuez vos
troupes et sortez-le de là d’urgence ! ".
La voix de Liliane Gaudet résonne dans l’auditorium
B. Deux ans après " Goldeneye ",
la comédienne retrouve les intonations autoritaire
de " M " (Judi Dench). Elle impressionne
par la maîtrise de son art, enregistre plusieurs versions
de chaque " Boucle " (la séquence
à " doubler ") avec la même
fraîcheur. Le ton est toujours juste, l’autorité
de " M " renforcée.
Elle laisse ensuite la place à Alexandre Banguerski,
un comédien russe qui doublait Robbie Coltrane (Valentin
Zukovsky, l’ex-agent du KGB) dans " Goldeneye ".
Il met cette fois son accent au service du général
Bukharin (Terence Rigby), présent dans le prégénérique.
Son rôle ne contient que deux phrases . " Dommage "
dit-il avec regret.
Jean-Claude Balard, lui, prête sa voix posée
au nouveau ministre de la défense, incarné par
Julian Fellowes. Peut-être aurons-nous l’occasion de
le réentendre dans les prochains Bond.
En fin de matinée, Emmanuel Jacomy alias 007 fait son
entrée. L’homme est chaleureux et accepte d’emblée
de nous parler de son expérience, avouant que devenir
James Bond est " un rêve de gosse ".
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