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Emmanuel Jacomy fait du
doublage depuis 1987. " J’adore ça, avoue-t’il.
J’ai la chance de faire de très beaux rôles (D.
Washington, F. Whitaker, K. Russel...). C’est la base du métier
d’acteur (avec le théâtre). C’est quelque chose
de très particulier, il faut être tout de suite
dedans, être en quelque sorte un comédien " éponge "
: recevoir tous les sentiments et les recréer. J’ai
toujours trouvé cela passionnant "
Il est désormais la voix officielle de Pierce Brosnan
après Goldeneye et Le pic de Dante .
"J’aime bien Brosnan. Je pense qu’il est parfait en
Bond. Ils ont trouvé celui qu’il fallait ".
Et le fameux " Bond, James Bond " ? :
" C’est un drôle de truc. Au début,
cela fait un effet bizarre, mais il ne faut pas y penser et
surtout ne pas s’écouter ". Le comédien
conclue avec un sourire: " Je pense que je ferai
le prochain James Bond ". Nous l’espérons
également.
Pour l’heure, le comédien se met au travail, doublant
la séquence où Bond reçoit de " Q "
sa BMW 750 à Hambourg. L’exercice est fascinant: Jacomy
se fond dans le personnage. Il est 007.
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Il n’a cependant pas retrouvé
Louis Arbessier, la voix de " Q "
(l’acteur Desmond Llewelyn) dans la plupart des films de la
série, malheureusement indisponible. Georges Aubert
le remplace pour Demain ne meurt jamais , adaptant
sa voix à l’acteur anglais, plus âgé que
lui.
Nous n’avons pu rencontrer le reste du casting ce jour-là.
Sachez tout de même que Claire Guyot est la voix de
Teri Hatcher. Quoi de plus normal d’ailleurs, puisqu’elle
l’a déjà doublée dans 87 épisodes
de Lois et Clark ? (Elle a aussi récemment
doublé Winona Ryder dans Alien IV ). Michelle
Yeoh est doublée par Marie-Anne Tran, dont le dialogue
est enregistrée à part. Jean-Luc Kayser est
la voix de Jonathan Pryce (Elliot Carver, le méchant
du film). Le contact de la CIA, Jack Wade (joué par
Joe Don Baker), est doublé par Henri Lambert et Thierry
Desroses qui double habituellement Wesley Snipes prète
sa voix à Robinson (Colin Salmon), le chef d’état-major
de " M ". Une actrice danoise,
Mlle Petersen, double le professeur Inga Bergstrom (la conquête
de Bond à Oxford) et sert également de " coach "
à Emmanuel Jacomy pour une réplique à
jouer en danois.
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Assis dans l’ombre, nous
avons observé avec admiration tous ces professionnels.
Bruno Lais indique la direction précise à prendre
pour chaque réplique, n’hésitant pas à
repasser la séquence en VO plusieurs fois et faire
rejouer une phrase pour lui donner l’impact voulu. Les acteurs
se plient sans problèmes à ses indications.
Debout, ils lisent le texte (la bande rythmo) qui défile
sous l’image projetée sur grand écran. Nous
fûmes d’ailleurs étonnés de découvrir
le film en noir et blanc. L’explication nous est donnée
par Philippe Bacon : Eon veut écarter tout risque de
piratage de la copie. Autre fait significatif : la mention
Eon Productions est présente en permanence
sur les images en couleur du moniteur vidéo de Bruno
Lais. L’ingénieur du son Frédéric Legrand
, devant sa console dont la mission est d’enregistrer les
comédiens en essayant de respecter au mieux l’ambiance
sonore du son témoin ou de la version originale. Sans
oublier le monteur, qui vérifie le synchronisme son-image
et qui est chargé de réinsèrer les séquences
doublées dans la copie de travail. Cette opération
est la dernière effectuée dans un travail de
doublage. Le film est ensuite prêt à être
mixé avec la musique, les bruitages, les ambiances.
Une fois le montage synchrone des voix terminé, la
version française du film sera mixée aux studios
Pinewood, près de Londres. Au final Demain ne meurt
jamais sera tiré, au laboratoire parisien GTC,
à environ 600 copies pour les pays francophones.
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Nous tenons à
remercier Philippe Bacon, ainsi que Bruno
Lais et Frédéric Legrand.
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