Assister au doublage d’un film, c’est
toujours un événement en soi pour nous qui sommes
passionnés par cette branche, trop méconnue, du
cinéma. Si, de surcroît, le film dont il s’agit
est un James Bond, alors là !, l’excitation est à
son comble. En effet ces films, tout comme les dessins-animés
de Disney, sont devenus des mythes cinématographiques
du 20ème siècle qui ont bercé notre enfance
et continuent toujours à nous enchanter.
|
Ce 19 octobre, c’est dans
les célèbres studios de Saint-Ouen , (ils accueillent
des doublages de films depuis plusieurs décennies.
Dans les années 50, tous les films de la 20th Century
Fox se doublaient à cet endroit. D’ailleurs, on aperçoit
encore sur le haut du bâtiment orangé les inscriptions,
presque effacées, indiquant : Les Productions Fox-Europa .),
près de Paris, que nous avons rendez-vous avec le plus
célèbre agent secret de sa gracieuse majesté
où s’effectue, toute la semaine, le doublage du nouveau
007 : Le Monde Ne Suffit Pas.
C’est dans l’auditorium B que Bruno Lais, qui dirige à
nouveau cette synchro, nous accueille. Dans la foulée,
nous saluons Philippe Bacon, le directeur technique de UIP,
qui a eu la gentillesse de nous inviter quelques heures afin
de réaliser notre reportage. Toujours dans la pénombre,
nous apercevons James Bond lui-même, ou plutôt
sa voix française, en la personne d’Emmanuel Jacomy,
que nous sommes heureux de retrouver.
 |
|
|
|
Parmi les comédiens
présents à notre arrivée, on peut citer
: Liliane Gaudet qui double pour la troisième fois
depuis " GoldenEye " (1995) la comédienne
Oscarisée Judi Dench qui interprète le rôle
de M, la patronne de 007. Thierry Desroses qui est la voix
française du personnage de Robinson, le chefd’état
major de M, qui est apparu dans le dernier opus Demain
ne meurt jamais . Nous faisons de plus la connaissance
de Michel Roy, comédien qui double Tanner, l’analyste
du MI6, déjà vu dans GoldenEye.
Mais trêve de bavardages, le temps est compté
car James Bond doit une nouvelle fois sauver le monde.La première
boucle auquelle nous assistons, la 304, est celle où
Michel Roy a un long monologue, plutôt technique et
qui doit être dit assez rapidement.
La première boucle auquelle nous assistons, la 304,
est celle où Michel Roy a un long monologue, plutôt
technique et qui doit être dit assez rapidement.
|
 |
|
|
La scène se passe
au QG du MI6 en Ecosse. Tanner explique au staff : " Les
billets ont trempé dans de l’urée. En effet,
c’est une bombe à engrais à haute densité.
Au contact des billets, l’eau qui était sur les mains
de 007, lequel a touché de la glace, a initié
une réaction chimique. Sur l’un des billets, la bande
magnétique anti-contrefaçon a été
remplacée par du magnésium qui a donc servi
de détonateur. L’épinglette que King portait
au revers, a été remplacée par une copie
qui contenait un emetteur radio pour déclencher l’explosion.
En d’autres termes, c’est lui - qui a fait exploser la bombe
- qui l’a tué ".
On comprend ici la difficulté d’adaptation de Georges
Dutter qui travaille à la série des Bond depuis
" Vivre et laisser mourir " (1973). Cette
boucle est recommencée plusieurs fois après
quelques modifications : les mots " au revers "
sont supprimés car sinon le comédien est " trop
long ". Une pause est faite après " c’est
lui " et " bombe "
et le mot " remplacée " devient
" échangée ". Une
discussion s’entame alors entre les comédiens et Bruno
Lais concernant la justesse de ces modifications de texte.
|