Il était une fois un village
indien baptisé Hollywood. Il baignait dans un climat
attrayant, et ses alentours déployaient l’éventail
complet des paysages les plus magnifiques. Les terrains y étaient
gratuits, la main-d’œuvre bon marché. Ainsi, se présentait-il
comme l’endroit rêvé pour implanter le cinéma...
Il en devint tout simplement le haut lieu par excellence, à
partir du début du XX ème siècle. A cette
époque, des immigrants européens tels que Laemmle,
Fox ou Warner étaient venus y faire fortune. Ils revendiquèrent
de suite leur indépendance face au trust d’Edison, personnage
éminent s’il en est, qui possédait dix des plus
grandes compagnies du moment. Tandis que, déjà,
la quasi-inexistance des syndicats à Hollywood achevaient
d’anéantir, et pour un bon moment, les derniers espoirs
de la concurrence new-yorkaise.
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Du rêve, on glissait
tout doucement vers l’usine... Et très tôt, au
sein de ce berceau du 7ème Art américain, purent
être associés ces termes, "usine"
et "rêves". Paradoxalement d’ailleurs,
étant donné que le premier se réfère
à l’anonymat, au conformisme mais aussi aux Studios,
alors que le second évoque le personnel, l’intime,
autant que le cinéma d’auteur.
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Pourquoi, alors, pourrait-on
parler Hollywood comme d’une usine à rêves ?
A priori, les rêves sont à laisser aux spectateurs
et pratiquement à eux seuls. Car l’usine est, au-delà
de l’écran, entraînée par un développement
cupide. Or, ce dernier néglige trop souvent le propos
intime d’un scénario, la censure s’appliquant dès
ce stade. A la recherche d’un maximum de profit, toujours
et encore, l’usine produit, distribue et exploite du rêve.
"Cher" rêve. Elle "tient compte"
du public à défaut d’écouter des auteurs.
Mais comment faire fonctionner tout cela, en prenant en considération
la conjoncture ? Ou comment Hollywood a su quand il le fallait
profiter des circonstances ou s’y adapter. Cela, en consolidant
ou en modifiant ses structures.
Inversement, la conjoncture n’a-t-elle pas été
une limite pour l’usine à rêves ? Et n’en connaîtrait-elle
pas d’autres, à commencer par l’importance de s’entendre
sur ledit mot "rêves" ( A qui est-il
destiné ?)
Des structures, dites classiques, fondent Hollywood sur un
rêve à la surface de l’écran d’une part,
et sur une usine dans la profondeur du système d’autre
part. Elles se répertorient principalement suivant
trois critères distincts, mais néanmoins complémentaires.
HOLLYWOOD, UN CINEMA DE " GENRES "
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Depuis la fin des Studios
il est mal venu de classer, et a fortiori d’étudier,
les films hollywoodiens selon des genres. Il s’agira par conséquent
ici de comprendre comment Hollywood a suscité et exploité
le rêve chez le spectateur, en s’appuyant sur certaines
catégories de films qui lui sont propres. Au premier
rang, la comédie musicale. Aujourd’hui obsolète,
elle possède néanmoins un potentiel étonnant
pour engendrer le rêve. Elle se rapproche d’ailleurs
peut-être le plus de cette notion. Et ce, sous forme
de ballet onirique dans Un américain à Paris
ou de rêve dansé dans West side story.
Outre le fait qu’elle reflète le folklore américain,
elle peut aborder des thèmes à teneur sociale.
Elle garde ainsi un côté moral et une certaine
éthique. De fait, elle a en plus l’utilité de
mettre d’accord et de réunir toute la famille.
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