Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     

 

 

 

 

 
(c) D.R. HOLLYWOOD,
USINE A REVES ?
Par Héloïse FEAU


Il était une fois un village indien baptisé Hollywood. Il baignait dans un climat attrayant, et ses alentours déployaient l’éventail complet des paysages les plus magnifiques. Les terrains y étaient gratuits, la main-d’œuvre bon marché. Ainsi, se présentait-il comme l’endroit rêvé pour implanter le cinéma... Il en devint tout simplement le haut lieu par excellence, à partir du début du XX ème siècle. A cette époque, des immigrants européens tels que Laemmle, Fox ou Warner étaient venus y faire fortune. Ils revendiquèrent de suite leur indépendance face au trust d’Edison, personnage éminent s’il en est, qui possédait dix des plus grandes compagnies du moment. Tandis que, déjà, la quasi-inexistance des syndicats à Hollywood achevaient d’anéantir, et pour un bon moment, les derniers espoirs de la concurrence new-yorkaise.


Du rêve, on glissait tout doucement vers l’usine... Et très tôt, au sein de ce berceau du 7ème Art américain, purent être associés ces termes, "usine" et "rêves". Paradoxalement d’ailleurs, étant donné que le premier se réfère à l’anonymat, au conformisme mais aussi aux Studios, alors que le second évoque le personnel, l’intime, autant que le cinéma d’auteur.

  Warner Bros Studios (c) D.R.

Pourquoi, alors, pourrait-on parler Hollywood comme d’une usine à rêves ? A priori, les rêves sont à laisser aux spectateurs et pratiquement à eux seuls. Car l’usine est, au-delà de l’écran, entraînée par un développement cupide. Or, ce dernier néglige trop souvent le propos intime d’un scénario, la censure s’appliquant dès ce stade. A la recherche d’un maximum de profit, toujours et encore, l’usine produit, distribue et exploite du rêve. "Cher" rêve. Elle "tient compte" du public à défaut d’écouter des auteurs.

Mais comment faire fonctionner tout cela, en prenant en considération la conjoncture ? Ou comment Hollywood a su quand il le fallait profiter des circonstances ou s’y adapter. Cela, en consolidant ou en modifiant ses structures.

Inversement, la conjoncture n’a-t-elle pas été une limite pour l’usine à rêves ? Et n’en connaîtrait-elle pas d’autres, à commencer par l’importance de s’entendre sur ledit mot "rêves" ( A qui est-il destiné ?)

Des structures, dites classiques, fondent Hollywood sur un rêve à la surface de l’écran d’une part, et sur une usine dans la profondeur du système d’autre part. Elles se répertorient principalement suivant trois critères distincts, mais néanmoins complémentaires.


HOLLYWOOD, UN CINEMA DE " GENRES " …


Un américain à Paris (c) D.R.

Depuis la fin des Studios il est mal venu de classer, et a fortiori d’étudier, les films hollywoodiens selon des genres. Il s’agira par conséquent ici de comprendre comment Hollywood a suscité et exploité le rêve chez le spectateur, en s’appuyant sur certaines catégories de films qui lui sont propres. Au premier rang, la comédie musicale. Aujourd’hui obsolète, elle possède néanmoins un potentiel étonnant pour engendrer le rêve. Elle se rapproche d’ailleurs peut-être le plus de cette notion. Et ce, sous forme de ballet onirique dans Un américain à Paris ou de rêve dansé dans West side story. Outre le fait qu’elle reflète le folklore américain, elle peut aborder des thèmes à teneur sociale. Elle garde ainsi un côté moral et une certaine éthique. De fait, elle a en plus l’utilité de mettre d’accord et de réunir toute la famille.