La scripte est née à l’ère
hollywoodienne, sur les plateaux des " major " productions
américaines. Elle était alors la secrétaire
des plus grands metteurs en scène, qui la faisaient
venir sur le plateau pour lui dicter le courrier, et lui permettre
de rendre compte du tournage aux monteurs. Mais c’est avec
l’avènement du cinéma parlant quelle s’est épanouie
et quelle est rapidement devenue indispensable. Alors secrétaire
de production (c’est elle qui avait dactylographié
le scénario, la continuité et le découpage),
elle était chargée de prendre en sténo
les changements de dialogue et de noter les éléments
de raccord. Aujourd’hui, être scripte est une profession
à part entière, synonyme de responsabilité
et de disponibilité.
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Cela suppose d’abord des qualités
physiques : un bons sens de l’équilibre (car il faut
parfois se percher dans des endroits insolites), pouvoir écrire
en voiture, en bateau, en avion, ne pas être dyslexique,
ni daltonienne, ni hypoglicémique, ni végétarienne...Si
vous souffrez de cystites à répétitions,
pensez à chercher un métier plus adapté
! Parce que les conditions de travail sont souvent rudes et
précaires, Sylvette Baudrot vous conseille de privilégier
le confort sur l’élégance, en décrivant
ainsi la valise d’une bonne scripte : un ciré, des
bottes en caoutchouc, de grosses chaussettes, un bonnet de
laine, et l’accessoire indispensable, le " pliant " qui vous
permettra l’espace de quelques secondes de vous asseoir n’importe
où.
Quant aux qualités psychologiques
requises, ce sont les mêmes que pour les autres coéquipiers
avec lesquels la scripte passe ses journées...et parfois
ses nuits. Car si tous ont besoin d’elle, " elle a besoin
de tous " La scripte est donc priée de laisser ses
états d’âme au vestiaire. La connaissance de
l’anglais ne lui nuira aucunement. Plus spécifiques
au métier de scripte, sont recommandées une
véritable aptitude au calcul mental (combien de secondes
dans 1h 27?), une rapidité de pensée et d’exécution
(qui ne laissent pas de temps à l’hésitation),
une bonne dose de clarté, de concentration, et pourquoi
pas d’anticipation.
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On l’appelle aussi " la mémoire ambulante
du film ", " la roue de secours ", " le pense-bête du
metteur en scène ", " le fil dAriane ", " le nœud de
l’équipe ", " la plaque d’aiguillage ", " le bureau
des renseignements ", " l’oreille attentive du metteur en
scène ", " son image rétinienne ", " sa mauvaise
conscience ", " sa sage-femme ". Cette liste ne prétend
pas être exhaustive mais seulement esquisser limage
du soutien organisé que la scripte s’efforce d’apporter
à la réalisation de l’œuvre cinématographique.
Concrètement, voyons à présent comment
la scripte s’est vue qualifiée de ces épithètes
élogieux.
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