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Cousine Bette est
né à l'été 1996 au milieu des
vignes du bordelais, fruit de deux mois de préparation,
de neuf semaines de tournage. Son père est le réalisateur
irlandais Des Mac Anuff, surtout connu pour les comédies
musicales qu'il a montées à Broadway (comme
Tommy, avec les Who). Sa mère est la Fox (nom
d'épouse Searchlight), une major américaine
qui n'a pas hésité à débourser
sept millions de dollars pour venir accoucher en France, et
dans de bonnes conditions. Jessica Lange, Elizabeth Shue et
Géraldine Chaplin ont accepté d'en être
les marraines, Bob Hoskins le parrain. Tout cela devant la
caméra attendrie d'Andrzej Sekula (Réservoir
dogs, Pulp fiction). Au total, ils étaient 226
membres de la famille à participer à l’avènement
d'un film unique Cousine Bette, toujours inédit
en France.
Suivent quelques bribes d'impressions ressenties tout au long
de ce tournage, sans ordre particulier, et sautant souvent
du coq à l'âne.
A ... comme américains
à Bordeaux
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Alors que Disney a sorti
sa version animée du Bossu de Notre-Dame, envieux
du succès des Liaisons dangereuses de Stephen
Frears, les producteurs américains de la Fox (Searchlight)
ont débarqué en nombre dans le bordelais à
l'été 96, pour porter à l'écran
notre très nationale Cousine Bette, roman de
notre très national Honoré de Balzac.
Décidément, ils sont fous ces américains...
fous de nos vieilles pierres et de nos vieilles plumes. A
noter que leurs connaissances de la littérature française
se limitent à Zola, Balzac, ou Hugo (c'est déjà
pas mal), que leur idée de l'architecture se réduit
à quelques monuments de cartes postales, et qu'ils
ne connaissent qu'une tranche très mince de notre histoire
(de la révolution à Napoléon, puis de
42 à 45).
En attendant, s'ils s'en prennent à notre patrimoine
culturel, il faut voir les bons côtés de cette
invasion. D'abord, se rassurer en admettant qu'il y a bien
plus de chefs d’œuvres littéraires dans nos coffres
que de metteurs en scène sur cette planète aujourd'hui.
Ensuite, les producteurs français éprouvent
pour la plupart, et de plus en plus, une passion inattendue
pour les pays de l'est, qui les fait déserter le territoire
national, et conduisent nos techniciens tout droit à
l'ANPE.
Mais si le capital étranger est une manne économique
importante pour l'industrie cinématographique française,
il est encore davantage un moyen de promouvoir nos auteurs
à travers le monde. C'est grâce aux nombreuses
versions américaines des Misérables (dont
celle de Boleslawski avec Charles Laughton et Frederich March
en 1935), que le texan moyen "connaît" Victor Hugo ;
grâce aux diverses adaptation du roman de Dumas que
les petits mexicains aiment jouer à Los Tres Mosqueteros.
Voilà pour ce qui est de mon sentiment sur l’extra
territorialité cinématographique. Et puis parés
tout, on a bien envoyé Jean-Pierre Jeunet à
Los Angeles pour y réaliser Alien 4. C'est bien
à New York et à Londres que Luc Besson a tourné
ses deux derniers longs métrages (respectivement
Léon et Le Cinquième Elément).
Alors de là à ce que Mathieu Kassovitz parte
un jour aux Etats-Unis pour mettre en scène La Case
de l'oncle Tom ?
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