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Elizabeth Shue (c) D.R. COUSINE BETTE
Toujours inédit en France


Par Chloé CHAMBARET


Synopsis : La cousine Bette, brebis galeuse d'une famille parisienne bourgeoise sous Louis Philippe (1846-1848), détruit machiavéliquement ceux qui l'ont exclue de leur clan et lui offrent le spectacle d'un bonheur qui ne pourra jamais être le sien.


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  Tommy (c) D.R.

Cousine Bette est né à l'été 1996 au milieu des vignes du bordelais, fruit de deux mois de préparation, de neuf semaines de tournage. Son père est le réalisateur irlandais Des Mac Anuff, surtout connu pour les comédies musicales qu'il a montées à Broadway (comme Tommy, avec les Who). Sa mère est la Fox (nom d'épouse Searchlight), une major américaine qui n'a pas hésité à débourser sept millions de dollars pour venir accoucher en France, et dans de bonnes conditions. Jessica Lange, Elizabeth Shue et Géraldine Chaplin ont accepté d'en être les marraines, Bob Hoskins le parrain. Tout cela devant la caméra attendrie d'Andrzej Sekula (Réservoir dogs, Pulp fiction). Au total, ils étaient 226 membres de la famille à participer à l’avènement d'un film unique Cousine Bette, toujours inédit en France.

Suivent quelques bribes d'impressions ressenties tout au long de ce tournage, sans ordre particulier, et sautant souvent du coq à l'âne.


A ... comme américains à Bordeaux

Les Liaisons dangereuses (c) D.R.

Alors que Disney a sorti sa version animée du Bossu de Notre-Dame, envieux du succès des Liaisons dangereuses de Stephen Frears, les producteurs américains de la Fox (Searchlight) ont débarqué en nombre dans le bordelais à l'été 96, pour porter à l'écran notre très nationale Cousine Bette, roman de notre très national Honoré de Balzac.

Décidément, ils sont fous ces américains... fous de nos vieilles pierres et de nos vieilles plumes. A noter que leurs connaissances de la littérature française se limitent à Zola, Balzac, ou Hugo (c'est déjà pas mal), que leur idée de l'architecture se réduit à quelques monuments de cartes postales, et qu'ils ne connaissent qu'une tranche très mince de notre histoire (de la révolution à Napoléon, puis de 42 à 45).

En attendant, s'ils s'en prennent à notre patrimoine culturel, il faut voir les bons côtés de cette invasion. D'abord, se rassurer en admettant qu'il y a bien plus de chefs d’œuvres littéraires dans nos coffres que de metteurs en scène sur cette planète aujourd'hui. Ensuite, les producteurs français éprouvent pour la plupart, et de plus en plus, une passion inattendue pour les pays de l'est, qui les fait déserter le territoire national, et conduisent nos techniciens tout droit à l'ANPE.

Mais si le capital étranger est une manne économique importante pour l'industrie cinématographique française, il est encore davantage un moyen de promouvoir nos auteurs à travers le monde. C'est grâce aux nombreuses versions américaines des Misérables (dont celle de Boleslawski avec Charles Laughton et Frederich March en 1935), que le texan moyen "connaît" Victor Hugo ; grâce aux diverses adaptation du roman de Dumas que les petits mexicains aiment jouer à Los Tres Mosqueteros.

Voilà pour ce qui est de mon sentiment sur l’extra territorialité cinématographique. Et puis parés tout, on a bien envoyé Jean-Pierre Jeunet à Los Angeles pour y réaliser Alien 4. C'est bien à New York et à Londres que Luc Besson a tourné ses deux derniers longs métrages (respectivement Léon et Le Cinquième Elément). Alors de là à ce que Mathieu Kassovitz parte un jour aux Etats-Unis pour mettre en scène La Case de l'oncle Tom ?