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B... comme la Belle et la Bette

  Jessica Lange (c) D.R.

Vous auriez plutôt vu là un rôle taillé sur mesure pour une Alice Sapritch que pour une Sharon Stone. Ce personnage sombre, aigri et renfermé, aussi rusé que maléfique, a pourtant été confié à Jessica Lange. On dira donc qu'il s'agit pour elle, la plus oscarisée des actrices américaines (Frances et Blue Sky), d'un rôle de composition. Deux ou trois touches de pancake offriront un maquillage mat qui accentue les traits du visage, accusant deci-delà quelques ridules, tout en agrandissant le regard. Un costume un seul, une simple robe en gros coton, noire, stricte.

Bref, tout le contraire des attributs dévolus à la courtisane Jenny Cadine, interprétée par Elizabeth Shue (qui avait déjà joué la "courtisane" aux côtés de Nicolas Cage dans Leaving Las Vegas). Haute en couleurs, peu vêtue mais très maquillée, elle est la femme par qui les scandales arrivent.


C... comme cantine

Quand on tourne dans le sud-ouest de la France, on s'attend sans doute à ce que les pauses-déjeuner prennent l'allure d'orgies. Mais pour que les anglais et les américains de l'équipe ne souffrent pas de ballonnements ou de crises de foie, les producteurs ont insisté pour faire venir une cantine... de Londres ! Salades et soupes en tout genre, poisson et poulet sont au menu tous les jours (le producteur de la Fox est végétarien, vous l'avez deviné). Et surtout, interdiction d'avoir du chocolat sur le plateau (sous quelque forme que ce soit): une circulaire est arrivée de Los Angeles peu avant le tournage précisant que Mademoiselle Lange est allergique au chocolat, mais succombe facilement si elle est tentée ! Tout avait été prévu. A un détail prés. Comment pouvait-on croire qu'on ferait avaler à un technicien français une salade de choux fadasse ou un morceau de pudding gluant ? Conséquence : boycott de la cantine. Certains n'y ont même pas mis les pieds une seule fois en 54 jours de tournage, préférant être défrayé et prendre leurs repas ailleurs. D'autres ont perdu jusqu'à six kilos.


D... comme décors

Valmont (c) D.R.

Bordeaux est une vieille ville, qui ressemble beaucoup plus au Paris pré-Haussmanien qu'au Paris actuel. Dans le centre ville, à l'architecture harmonieuse, on trouve très peu de constructions modernes, très peu d'immeubles étagés. C'est pourquoi on y tourne de plus en plus de films d'époque (Valmont, La Révolution française, Beaumarchais,...).

Hormis les décors naturels, tous les intérieurs ont été aménagés non pas en studio...mais dans un château. Un vrai château bordelais avec un vignoble tout autour (dont les cuvées 83 et 85 sont une réussite). Le château du Bouilh a tour à tour été transformé par Hugo Luczyc-Wyhowsky (My Beautiful Laundrette) en hôtel particulier de la famille Hulot, (15 pièces), en morgue (dans les catacombes), en taverne, en appartement de Bette, en loges du Théâtre des Variétés, etc. Les pelouses du château ont été aménagées en jardin à la française, avec un bassin, des statues et des murs d'enceintes en stuc patiné, des allées de buis en plastique, de faux rosiers en tissu (avec de faux bourgeons, de fausses fleurs fanées et même de faux pucerons !). La comtesse de Feuilhade de Chauvin a paraît-il fait une demande pour conserver certains éléments du décor. Elle a obtenu satisfaction en ce qui concerne les peintures, les tapisseries et la passementerie, réalisées en conformité avec les exigences du Conservatoire du patrimoine historique.

Pour parfaire le tout, une découverte sur Notre-Dame de Paris en matte painting viendra s'ajouter au montage.


E... comme électricité

Il n'y en avait pas au château du Bouilh, classé monument historique, et il a donc fallu tirer des kilomètres de lignes électriques à partir de groupes électrogènes, pour une consommation journalière de 180 kilowatts (représentant environ une douzaine de projecteurs 12 kilos HMI, les plus puissants). Une telle concentration de projecteurs entraînant une hausse de température de vingt degrés, la pause d'un système d'air conditionné est alors devenue un impératif absolu, ainsi que l'aménagement de salles de repos pour rafraîchir les comédiens dégoulinants entre deux prises.