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  Central Do Brasil (c) D.R.

Avec un budget de 84 MF et une équipe de 250 personnes, l'Ancine aura son siège à Rio de Janeiro. Gustavo Dahl doit, avant la fin de l'année 2001, nommé deux directeurs, qui ensuite constitueront leur équipe. Ce chiffre annoncé de 250 fonctionnaires en laisse perplexe plus d'un : peu développé sur le plan cinématographique, les formations dans ce domaine sont peu nombreuses. En plus, les réclamations de la part des chaînes hertziennes et câblées, ont porté leur fruit, puisqu'à la veille de la clôture du projet de loi, toute la partie concernant le partenariat qui devait lier la télévision et le cinéma a été gommée. Celui-ci obligeait les chaînes de télévision à investir 4% de leur chiffre d'affaires dans le cinéma national. Lorsque l'on sait que ce sont ces mêmes chaînes qui font et défont les carrières politiques, on comprend mieux que Fernando Henrique Cardoso et ses ministres aient préféré exclure cette partie du projet de loi. Les élections présidentielles sont dans moins d'un an. Le texte définitif doit être voté avant le début du mois de janvier 2002. Cependant, l'importation de programmes étrangers sera lourdement taxée. Certaines chaînes prévoient une augmentation du coût des importations de 50%, ce qui signifie non pas la baisse du nombre de films et de séries télévisées étrangers diffusés, mais la disparition de nombreuses chaînes du câble et du satellite.

Le Premier Jour (c) D.R.

Tant de nouveaux organismes d'un coup, cela fait beaucoup. Et les professionnels, peu habitués à rendre compte de leur activité, se retrouvent face à des systèmes de régulation stricts, de nouvelles taxes, à l'obligation de fournir des bilans chiffrés sur les résultats des films en salle et sur leur activité. Cela explique, en partie, la remise en cause, de la part de beaucoup de professionnels de la création de l'Ancine. Pour justifier une telle désapprobation, la plupart d'entre eux s'appuie sur la taxe de 11% prévue sur les bénéfices liés à la distribution en salle de films étrangers, en complément de la taxe déjà en vigueur de 25%. Quant aux chaînes de télévision hertziennes, elles devront payer 10 000 FF par film étranger diffusé. Ce qui représente " une feuille d'un mille-feuille ".

L'aspect le plus inquiétant qui ressort d'une lecture attentive de ce projet de loi, demeure le choix de développer l'industrie du cinéma national au détriment dune politique basée sur la " diversité culturelle ". Une réglementation est nécessaire pour le secteur du cinéma mais ne doit-elle pas craindre une forte réduction de films étrangers, avec l'instauration prévue dune nouvelle taxe ? A ce propos, plusieurs protestations ont été émises lors du dernier Congrès du Cinéma Brésilien (novembre 2001) qui devraient permettre de laisser un peu plus d'espace aux cinématographies peu diffusées (dont la France fait bien entendue partie). On attend le projet de loi. Les Etats-Unis avec une moyenne de 90% de part de marché considèrent avec beaucoup de sérieux les décisions qui sont en train d'être prises, contrairement à la France, d'où aucun commentaire n'est parvenu jusqu'ici (alors qu'il s'agit bien du pays le plus touché, si le texte de loi actuel est définitivement voté par le parlement brésilien). Elle représente la deuxième cinématographie étrangère avec une part de marché de 3%. Le cinéma américain possède les ressources financières qui lui permettront de supporter un manque de gain avant de trouver une parade pour revenir vers des gains encore plus élevés. Qu'en sera-t-il du cinéma français ?

  Walter Salles (c) D.R.

Les professionnels du cinéma posent une question : Que va-t-on faire de tout cet argent ? (les financements vont passer de 21MF à 581MF). Le Brésil n'est pas, contrairement à son voisin, l'Argentine, un pays de culture cinématographique. Les films brésiliens sont presque toujours de qualité moyenne voire médiocre. Vouloir investir dans la production est une bonne chose, encore faut-il posséder un nombre suffisant de réalisateurs. C'est mettre la charrue avant les bœufs. La formation est le point névralgique. Une partie des fonds récupérés sera réinvestie dans la formation, mais les professeurs de cinéma avec un salaire moyen en dessous de 3000 FF par mois ne courent pas les universités et les écoles techniques.

Une réforme est indispensable, le cinéma brésilien ne pouvait plus continuer à fonctionner de manière aussi anarchique. Les américains ont su profiter de la situation. Les distributeurs brésiliens aussi.



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