Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     

 

 

 

 

 
Le Seigneur des Anneaux (c) D.R. LA COMMUNAUTE
DE L’ANNEAU : J’EN SUIS !
Par France Marie LACAILLE


Cannes, mai 2001. Sur la Croisette, je reconnais mes semblables : tous portent autour du cou un bout de plastique de couleur, maintenu par une épaisse chaîne, clairement distinctive des cordons de tissus qui enserrent les autres accréditations. Certains arborent outrageusement leur " pass ", d'autres le cachent sous leurs T-shirts, rempart infaillible pour ne pas se le faire arracher. Ce mystérieux morceau de plastique fait de ces heureux VIP les premiers membres de la Communauté de l'anneau. LE ticket pour assister à ce promo-reel, l'une des trois séances lors desquelles seront projetées 26 minutes du film que tout le monde attend : Le Seigneur des Anneaux.


  Le Seigneur des anneaux (c) D.R.
À l'intérieur même de cette Communauté, il y a différentes tribus, aisément identifiables à la couleur du sésame qui pend autour de ces cous chanceux. Le pass rouge indique " Press Screening ". En d'autres termes, il ouvre l'accès à la projection. Dès l'entrée dans la salle, un cerbère arrache les pass : il convient d'éviter que les petits malins ne profitent de leur avantage pour revenir à la séance suivante, et se gaver insatiablement de ces premières images. Parano marketing, quand tu tiens les studios... Dans la même salle, se trouvent les gens de la tribu jaune. Le pass de cette couleur porte la mention " Junket ". Ceux qui le possèdent auront la chance d'interviewer l'équipe du film. Et si nous n'en faisons pas partie, ce n'est pas en raison d'un quelconque manque de notoriété de notre média, mais bel et bien de la politique marketing : le studio tient fermement la presse internet à l'écart du film. En coulisses, Peter Jackson lui-même explique qu'il se serait volontiers prêté à l'exercice, mais que contractuellement, le studio l'en empêche : tout doit passer par le site officiel. Tiens, ça rappelle l'attitude de la Warner concernant Harry Potter... à l'exception près que New Line fait les choses plus en douceur.

Au menu, trois séries d'images : d'abord une scène de 6 minutes, présentant les personnages et le sujet du film. On apprendra par la suite qu'elle a été légèrement modifiée, et c'est tant mieux. Bien que visuellement exceptionnelle, elle était un peu longue, et souffrait d'un manque de rythme évident. Le programme se poursuit par une séquence de 14 minutes, au cours de laquelle les héros, menés par Frodon Baggins (Elijah Wood), n'ont d'autres choix que de passer à travers la montagne pour poursuivre leur progression et parvenir ainsi à détruire l'anneau magique. Évidemment, le chemin est semé d'embûches... Montée très serrée, cette séquence recèle des plans parfois tournés caméra à l'épaule. Accentuée par le travail des costumes et des décors, l'impression de merveilleux, mêlée à l'action constante, donne une impression de vertige dans lequel le spectateur s'oublie avec ravissement. D'autant que tout, jusqu'au moindre choix de lumière, de tons et de couleurs, vient renforcer la traditionnelle opposition de la lutte entre le bien et le mal, le thème central du film. Détail amusant : la séquence est introduite par la musique de Gladiator. Un présage de succès ? Enfin la présentation s'achève par une bande-annonce extrêmement alléchante de 3 minutes, destinée à montrer le plus d'images possible du film. Naturellement, c'est un tonnerre d'applaudissements qui clôt ce promo-reel : le public est conquis.