Rintaro, en véritable orfèvre,
a soigné l'animation de Metropolis dans ses
moindres détails, poussant même la perfection
jusqu'à la maniaquerie. Pour exemple, cette scène
dans laquelle Shunsaku feuillette le carnet de notes du
docteur Laughton, installé dans sa luxueuse voiture
de voyageurs. Les
moments d'actions ne sont pas oubliés. La course
poursuite en cyclo-pousse dans laquelle Tima et Kenichi
essayent d'échapper à leurs poursuivants Marduks
est haletante. Sans oublier l'apothéose, la scène
du final où Rock, fou de dépit, commet l'irréparable
et annihile, en une simple pression de bouton, les rêves
de domination de son père affectif. Le film se clôturera
sur un final optimiste, nous rappelant que cette qualité,
alliée à l'humanisme, était présente
dans toutes les œuvres de Tezuka.
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Il ne faut pas non plus oublier
la musique signée Toshiyuki Honda, saxophoniste mondialement
réputé. Si les premières notes déstabilisent
un peu, la musique s'intègre, par la suite, parfaitement
à l'atmosphère nostalgique du film. Le thème
principal, que le compositeur définit comme jazz
de la Nouvelle-Orléans, couvre et contrôle
le film entier, sous différentes versions. Des chansons
jazzy agrémentent le film, tel ce I can't stop
loving you de Ray Charles renforçant la scène
de destruction en un effet similaire à celle du final
de Docteur Folamour de Stanley Kubrick.
Metropolis est donc une pierre de choix dans le jardin
(Zen) de l'animation japonaise, voire mondiale. "Durant
la production du film, j'espérais que Osamu Tezuka
ne reviendrait pas, sous la forme d'un fantôme, pour
me hanter." craignait Rintaro, tourmenté par
l'idée d'avoir réalisé le film sans
l'accord du tuteur. À propos de son Metropolis,
je crois que ni lui, ni son équipe n'ont à
rougir ou à avoir peur.