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  Il semble que Méliès
 concentrait en lui tous les futurs métiers du cinéma.
 En effet, il maîtrise seul l’entière production
 de ses films de la conception à la vente des copies.
 Un aspect polymorphe brillamment illustré dans L’Homme
 orchestre interprété par Méliès
 lui-même. 
  
 Pendant prés de vingt ans, Méliès est
 le roi incontesté du monde de la féerie et du
 trucage cinématographique, ses bénéfices
 sont fabuleux, il crée la compagnie Star film pour
 exporter ses films et ses appareils, mais alors que la concurrence
 s’organise, sa production reste artisanale. Il réalise
 son dernier film pour Pathé en 1912 : La conquête
 du Pôle. Incapable de lutter contre le piratage
 de ses films, La Star Film fait faillite, Méliès
 est définitivement ruiné. Il vit en vendant
 des jouets à la gare Montparnasse quand un journaliste
 le reconnaît. Il finira ses jours dans une résidence
 près d’Orly et meurt le 21 janvier 1938. 
  
 Ce qui est le plus frappant dans l’univers de Méliès
 c’est cette récurrence des éléments de
 mort tels les squelettes, les diables, les fantômes,
 les démons ou les extraterrestres qui peuplent par
 exemple le Voyage dans la lune. C’est aussi ce qui
 en fait le charme. Cette présence de l’effrayant dans
 le cinéma de Méliès s’explique par l’essence
 des images animées. A l’origine, les lanternes magiques
 étaient surnommées " les lanternes
 de la peur " car elles renvoyaient au royaume des
 ombres et de la nuit. 
  
 Ce qui rend l’œuvre de Méliès si particulière,
 c’est cette recette unique faite de fantasmagorie, de diableries,
 d’illusions, de fumées, de flammes, de créatures
 étranges. Mais la fantasmagorie ne constitue pas l’essentiel
 de la production de Méliès. Il aborde aussi
 la thématique du corps disloqué dans Un homme
 de têtes (1898), l'Homme à la tête
 en caoutchouc (1902) le Cake-Walk infernal (1903)
 et le thème de la Femme avec notamment Après
 le bal (1897), La Femme volante (1902), La Flamme
 merveilleuse (1903), La Planche du diable (1904). 
  
 De même, la thématique des voyages fantastiques
 était une grande passion pour Méliès,
 s'inspirant à la fois des romans de Jules Verne De
 la terre à la lune (1865), Autour de la lune(1870)
 et de H.G Wells avec Les premiers hommes dans la lune
 (1902). 
  
 Le Voyage dans la lune constitue donc le premier film
 de science-fiction de l'histoire du cinéma et connaîtra
 un succès mondial. 
  
  
  
 LE VOYAGE DANS LA LUNE 
 
    
 L’année 2002 marque
 le centenaire du film phare de George Méliès
 : Le Voyage dans la lune (13 minutes) 
  
 Le Voyage dans la lune relate l'histoire d'un groupe
 d'astronomes, emmenés par Barbenfouillis (Georges Méliès),
 qui part sur la Lune à bord d'un engin spatial. Une
 fois sur l'astre, ils assistent à un clair de Terre,
 puis découvrent des plantes et des cratères
 géants. Faits prisonniers par des Sélénites,
 ils sont conduits au palais du roi de la Lune, d'où
 ils parviennent à s'enfuir. Ils retrouvent leur vaisseau,
 basculent dans le vide et amerrissent dans l'Océan.
 Repêchés, ils sont couverts d'honneurs par les
 Terriens. 
  
 Composé de dix scènes, trente tableaux, dix-huit
 décors, le Voyage dans la lune constitue un
 film ambitieux pour l'époque. Méliès
 y fait preuve d'une inventivité à tout crin
 sur le plan technique et visuel avec notamment l'alunissage
 (œil dans la lune) qui est devenu l'un des clichés
 les plus connus dans le monde entier. 
  
  
  
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