TARKOVSKI, ICONE RUSSE DU CINEMA
Andrei Tarkovski est né
le 4 avril 1932 à Zavraje, province d’Ivanovo sur
la Volga. Fils du poète Arseniy Tarkovski, il étudie
la musique et l’arabe à Moscou avant de s'inscrire
à l'école de cinéma soviétique
VGIK.
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Le réalisateur soviétique
attire l'attention de la critique internationale en 1962
avec Ivanovo Detstvo (l’Enfance d’Ivan), qui remporte
le Lion d’Or à la Mostra de Venise en 62 et sept
prix internationaux. On attend ensuite beaucoup de son prochain
film, Andreï Roublev réalisé en
1969. Malheureusement, ce dernier sera interdit par les
autorités soviétiques jusqu'en 1971. Le film
sera projeté au Festival de Cannes en 1969 mais le
dernier jour du Festival, à quatre heures du matin,
bénéficiant ainsi d'un impact publicitaire
très limité. Il remporte néanmoins
le prix du Jury, qui permettra la diffusion du film à
l'étranger.
Solaris réalisé en 1972, est encensé
par beaucoup de critiques aux Etats-Unis et en Europe. Avec
Zerkalo, en 1975, Tarkovski se heurte de nouveau
à l’échec du film auprès des autorités
russes qui sont rebutées par sa densité, sa
dimension autobiographique et sa forme cinématographique
innovante.
En 1979, un incendie détruit la première version
de Stalker, nécessitant un remontage intégral
du film quelques semaines avant sa sortie en salles. Après
Nostalgia en 1983 et Le Voyage en Italie en
1984, Tarkovski quitte sa Russie natale et s’installe en
Italie, fuyant ses difficultés avec les autorités
russes qui s’acharnent toujours contre lui en raison de
son indépendance artistique. Il tourne son
dernier film Le sacrifice en 1986 en Suède
avec des collaborateurs de Ingmar Bergman. Le film remportera
le Grand Prix du jury à Cannes la même année.
Andrei Tarkovski meurt d'un cancer à Paris le 29
décembre 1986.
GENESE DU PROJET RUSSE
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La production de Solaris
a débuté en 1969, juste après la sortie
d'Andrei Roublev, pour une sortie cinéma prévue
en 1972. Au départ, Tarkovski veut faire un film
autobiographique, mais chaque scénario soumis est
refusé par les officiels soviétiques. Tarkovski
choisit alors d’adapter l’œuvre de l’écrivain polonais
Stanislas Lem. Les censeurs acceptent ce projet considérant
que la science-fiction n’est pas un genre subversif pouvant
avoir une mauvaise influence sur la jeunesse. Peu de temps
avant sa sortie, le film passe sur le billard de la censure.
Résultat : les censeurs russes font retirer
35 scènes du montage final, demandant à Tarkovsky
d’" enlever le concept de Dieu " et de " retirer
les scènes où l’on voit Kris marchant avec
le pantalon défait ".
En pleine Guerre Froide, le film est considéré
d’emblée comme une réponse soviétique
à 2001, l'odyssée de l'espace de Stanley
Kubrick. Cette comparaison est désavouée par
Tarkovski à plusieurs reprises. Le cinéaste
a vu le film de Kubrick et le trouve froid, stérile,
misant trop sur la technologie. Il affirme, au contraire,
s’être attaché à faire de Solaris
son opposé.