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Bret Easton Ellis (c) D.R. BRET EASTON ELLIS
Hollywood Psycho
Par Cyril ROTA


Effet de mode superficiel pour certains, génie littéraire pour d’autres, Bret Easton Ellis a, quoiqu’on en pense, marqué le monde de l’édition de cette fin de siècle avec seulement quatre romans en vingt ans.




  Bret Easton Ellis (c) D.R.

Si l’on excepte une première expérience très confidentielle en 1987 avec Less than zero, ses romans n’attirent pas immédiatement l’attention des producteurs. Sans doute trop trash pour l’époque, le jeune prodige (il n’a que vingt et un an lorsque paraît Less than zero, son premier roman et best-seller) continuera à fasciner ses lecteurs pendant vingt ans sans que le cinéma ne lui fasse honneur.  Avec les années 2000, il semble qu’Hollywood se sente enfin capable d’adapter les brûlots controversés de son auteur ô combien subversif.

Après avoir transposé à l’écran en 2000 American Psycho, son roman le moins intéressant, voici que débarque dans nos salles Les Lois de l’attraction.

L’expérience d’American Psycho avait pourtant été un traumatisme pour ses fans. Mis en scène comme un vulgaire épisode de série policière par une illustre inconnue : Marry Harron, la réalisatrice caricature à souhait le personnage Ellisien de Patrick Bateman, serial killer et gentleman dans un film vaguement mode et surtout très propret.

Pourtant le projet a longtemps fait vibrer Hollywood, alors que les plus grands noms se succédaient quant à l’interprétation du rôle titre. La rumeur la plus persistante était celle de Leonardo DiCaprio qui était sur le point de signer avant de se désister. C’est le début de la fin pour le projet : même si on ne peut imputer à Christian Bale le fiasco du film, il n’a ni la carrure ni le charme nécessaire pour le rôle.

Les Lois de l'attraction (c) D.R.

Peu après, on annonça la mise en chantier des Lois de l’attraction, adaptation du roman éponyme de 1987. Tandis que les adeptes du romancier s’attendaient au pire, ils continuaient à fantasmer en rêvant à un Larry Clark à la réalisation, mais c’est finalement Roger Avary, scénariste de Pulp Fiction et réalisateur de Killing Zoe qui s’y colle.

Attendu au tournant, son film est au final assez fidèle à l’œuvre d’origine, le metteur en scène est d’ailleurs particulièrement admiratif de Bret Easton Ellis puisqu’il s’apprête à tourner dans la foulée Glamorama, autre roman culte de l’auteur, le dernier en date, particulièrement difficile à transposer sur grand écran.

Si l’écriture est à la base très cinématographique (Ellis n’hésite pas à employer des termes techniques tels que « travelling arrière, fondu au noir » dans son texte), l’histoire fourmille de guests plus prestigieux les uns que les autres (Richard Gere, Chris O’Donnell, tous les top models du moment,…). Et c’est ce qui fait le sel de l’intrigue : voir Victor Ward, jeune comédien-mannequin cynique et arriviste, évoluer dans un univers richissime de stars et de paillettes. On est loin du campus dégingandé de Camden College et son équipe de teenagers.