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  Les Lois de l'attraction (c) D.R.

Sans ses figurants stars et son name-dropping permanent, que restera-t-il du chef d’œuvre de Bret Easton Ellis ? Là aussi, on aurait pu imaginer ce qu’en aurait fait un Paul Verhoeven, qui aurait convaincu pour l’occasion Sharon Stone de venir servir un verre au héros avant de disparaître aussitôt.

En attendant, le casting des Lois de l’attraction est plutôt cohérent : James Van Der Beek, le Dawson de la télé, dans un contre-emploi total et toute une pléiade de jeunes et beaux comédiens qui vont perdre leur innocence dans cette spirale de sexe, de drogue et de violence. Avary lui-même décrit son film comme « l’anti American Pie », et il est vrai que le résultat est plutôt concluant.

L’autre difficulté était de rendre le point de vue éclaté, puisque chaque personnage parle à la première personne dans les chapitres du livre, donnant sa version d’un évènement, parfois contradictoire avec celle d’un autre personnage y ayant assisté. Roger Avary invente alors un système astucieux : il rembobine le film à la fin de chaque scène avant de changer de point de vue, pour bien signifier qu’on passe à un autre personnage mais dans la même temporalité.

Les Lois de l'attraction (c) D.R.

Tout commence donc pour le mieux, même si le manque de tension dramatique est plus difficilement surmontable au cinéma qu’en littérature. Ainsi le milieu du film sonne un peu creux et les délires « Pulp Fictionniens » d’Avary (le personnage du dealer surexploité et sans grand intérêt) viennent un peu plomber la continuité. Dommage également que l’histoire d’amour entre les deux personnages masculins Paul et Sean soit complètement passée à la trappe pour ne conserver que l’attirance du premier pour le second.

Reste l’essentiel, à savoir la description poignante du désespoir sentimental dans lequel sont plongés ces étudiants noyés dans l’alcool et la drogue pour éviter de se confronter à la réalité, pour tenter d’échapper à l’inévitable Loi de l’attraction. Une attraction physique qui, dans cette spirale d’autodestruction amènera chacun à sa perte. Ce spleen générationnel transpire parfaitement dans le film, qui joue de tous les effets pour nous faire partager l’absurdité des relations qui unissent les personnages, cet instinct qui les pousse les uns vers les autres, sans qu’ils ne parviennent jamais à entrer en symbiose.

  Glamorama (c) D.R.

Enfin le cinéma parvient à s’emparer de l’essence d’un roman de Bret Easton Ellis dans un film certes inégal mais tout de même très excitant. On découvre également le comédien qui devrait tenir le rôle principal de Glamorama : le sublimissime Kip Pardue. En effet, le personnage, Victor Ward, sera le même que dans Les Lois de l’attraction, une dizaine d’année plus tard. 

Roger Avary saura-t-il réitérer son exploit et réaliser l’impossible ? La tâche ne sera pas aussi aisée et même si on souhaite y croire, on se demande comment il pourra réduire ce pavé de cinq cent trente pages en deux heures de film sans en écraser la substance.

Réponse en 2005.




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