Peter Sollett, le réalisateur,
et Eva Vives, la scénariste, ont commencé à collaborer ensemble
sur Five Feet High and Rising, un court-métrage racontant
l’éveil amoureux de Victor, un adolescent new-yorkais issu
d’un milieu défavorisé. Ayant reçu le Prix de la Ciné-fondation
en 2002 pour ce film, le duo réitère l’expérience et possède
l’argent nécessaire pour tourner une version plus longue du
court avec les mêmes idées, les mêmes personnages. Résultat:
Long Way Home, leur premier long-métrage qu’ils présentent
dans divers festivals où il ne cesse de glaner des prix (récemment
Deauville). Rencontre avec deux artistes atypiques.
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La bande-annonce et l’affiche
de Long Way Home, le premier film de Peter Sollett,
peuvent laisser présager le pire, que ce soit dans le genre
«teenage movie» avec blagues potaches et dérivations
scatos à l’appui, ou bien le film social avec son misérabilisme
suintant et sa démagogie « poids lourd ». Il n’en
est heureusement rien. Long Way Home est fort heureusement
une fiction éminemment sobre qui joue constamment sur le
non-dit. Cela a permis au film d’éviter le bavardage oiseux
et les explications trop démonstratives. Le manque de moyens
n’est généralement pas un atout pour une fiction. Ici, Peter
Sollett utilise les moyens du bord (un budget très maigre)
pour laisser transparaître une authenticité, une réelle fraîcheur.
Au final, il n’y a pas besoin de scènes supplémentaires.
A ce sujet, Peter dit : «Heureusement nous avons pu faire
toutes les scènes que nous souhaitions. Si je n’avais pu faire
les scènes que je voulais, j’aurais été extrêmement déçu.
De toute façon, quand je revois la fiction telle qu’elle est,
je me dis qu’il n’y aurait rien eu à rajouter. Tout est là
: le film se suffit à lui-même.», et la co-scénariste
d’ajouter : «Nous n’aurions pas eu assez de temps
pour les tourner, donc la question ne se pose même pas. »
(rires). Peter et Eva, très liés au projet, sont venus
faire la promotion du film ensemble pendant deux jours à Paris,
le temps de venir causer du film avec les journalistes puis
de présenter le film en avant-première. Ils ont débarqué avec
Judy Marte mais sans Victor, le héros du film, qui n’a pas
pu venir « parce qu’il doit probablement encore être en
train de dormir en ce moment ». Pas grave: je me contenterai
de Judy.
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