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Battle Royale 2 (c) D.R. ALL THAT HEAVEN ALLOWS
Reality check
Par Stephen SARRAZIN



Printemps à Tokyo, et un premier trimestre de productions japonaises mainstream guère convaincant, à l'exception du film de Kyoshi Kurosawa, Bright Future, toujours en salles, et bien en dessous, le dernier Sabu. Néanmoins, de nombreux films japonais en salles, un ou deux succès grand public, dans la veine TV drama avec les mêmes acteurs croisés dans les films de Kitano, Aoyama, Nakata etc. Puis voilà notre ami Kurosawa en compétition à Cannes. Heureuse nouvelle pour un de ses plus beaux films. Font aussi partie du voyage Naomi Kawase, et Takashi Miike. Bravo à ce festival d'encourager les jeunes talents qui montent au Japon... N'a-t-on pas vu la sympathique bande-annonce de Battle Royale II, de Kinji Fukasaku (son dernier, dont le fils supervisa la fin du tournage et montage), dans laquelle on voit les deux tours, les twin towers du Tokyo Metropolitan Government Office (l'hôtel de ville) s'effondrer ?



  L'Adolescente (c) D.R.

Printemps à Paris, en salles, le Japon semble bien se porter, présent avec L'Adolescente d'Eiji Okuda, acteur des derniers Tatsumi Kumashiro, mais surtout leading man chez Rokuro Mochizuki, puis La forêt sans nom, épisode d'un feuilleton TV avec Masatoshi Nagase, Femmes en Miroir de Yoshida, et avant mon retour à Tokyo, les premières critiques élogieuses de Dolls, de Takeshi Kitano avant de croiser avec jubilation dans Libé ou les Inrocks (c'est pareil) Philipe Azoury s'épandre sur le Suicide Circle de Sono Shion, dans lesquelles des groupes de lycéennes en uniforme-jupe courte pratiquent le suicide collectif ; les détectives Masatoshi Nagase (ça tombe bien, déjà un privé dans Mike Hamma, vous voyez ?) et Ryo Ishibashi (ça vous dit quelque chose ? Ca devrait...Audition de Miike, Kids Return de Kitano, etc...) mènent l'enquête. Shion, c'est le moindre de ses soucis, aurait pu tenter quelque chose dans le genre « buddy movie », car on voit très rarement dans les films policiers au Japon, deux associés collaborer sur une même intrigue. Toujours le maître et l'apprenti...

Gozu (c) D.R.

Tokyo, l'annonce des sélections à Cannes, Kurosawa donc, et Naomi Kawase, et Takashi Miike dans la quinzaine, tout cela fait grande impression auprès de la presse et d'un public qui maintient ses distances à l'égard de ces réalisateurs. Sauf chez Miike, qui a un public fidèle à ses productions V-Cinema, ces films de yakuza qui sortent directement en vidéo/dvd, sans exploitation en salles, comme ce Gozu, sélectionné par le nouveau patron de la Quinzaine, François Da Silva. J'ai vu Gozu, j'en parlerai après le festival, mais le dossier de presse nous apprend que M.Da Silva, de passage à Tokyo à la recherche de films japonais pour sa sélection, visionna des rushes de Gozu et donna le feu vert avant même de voir le montage final. On nous propose également d'imaginer que ce Gozu pourrait être un film yakuza tourné par David Lynch. Il m'arrive chaque année de rencontrer, à titre de conseiller indépendant, des sélectionneurs pour divers festivals, à la recherche de films japonais qui méritent d'être retenus. D'autres savent déjà ce qu'ils viennent « découvrir ». Gozu sera disponible en vente et location à partir du 11 juillet.