Printemps à Tokyo, et un premier trimestre de productions
japonaises mainstream guère convaincant, à l'exception du
film de Kyoshi Kurosawa, Bright Future, toujours en
salles, et bien en dessous, le dernier Sabu. Néanmoins, de
nombreux films japonais en salles, un ou deux succès grand
public, dans la veine TV drama avec les mêmes acteurs croisés
dans les films de Kitano, Aoyama, Nakata etc. Puis voilà notre
ami Kurosawa en compétition à Cannes. Heureuse nouvelle pour
un de ses plus beaux films. Font aussi partie du voyage Naomi
Kawase, et Takashi Miike. Bravo à ce festival d'encourager
les jeunes talents qui montent au Japon... N'a-t-on pas vu
la sympathique bande-annonce de Battle Royale II, de
Kinji Fukasaku (son dernier, dont le fils supervisa la fin
du tournage et montage), dans laquelle on voit les deux tours,
les twin towers du Tokyo Metropolitan Government Office (l'hôtel
de ville) s'effondrer ?
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Printemps à Paris, en salles,
le Japon semble bien se porter, présent avec L'Adolescente
d'Eiji Okuda, acteur des derniers Tatsumi Kumashiro, mais
surtout leading man chez Rokuro Mochizuki, puis La forêt
sans nom, épisode d'un feuilleton TV avec Masatoshi Nagase,
Femmes en Miroir de Yoshida, et avant mon retour à
Tokyo, les premières critiques élogieuses de Dolls,
de Takeshi Kitano avant de croiser avec jubilation dans Libé
ou les Inrocks (c'est pareil) Philipe Azoury s'épandre
sur le Suicide Circle de Sono Shion, dans lesquelles
des groupes de lycéennes en uniforme-jupe courte pratiquent
le suicide collectif ; les détectives Masatoshi Nagase (ça
tombe bien, déjà un privé dans Mike Hamma, vous voyez ?) et
Ryo Ishibashi (ça vous dit quelque chose ? Ca devrait...Audition
de Miike, Kids Return de Kitano, etc...) mènent l'enquête.
Shion, c'est le moindre de ses soucis, aurait pu tenter quelque
chose dans le genre « buddy movie », car on voit
très rarement dans les films policiers au Japon, deux associés
collaborer sur une même intrigue. Toujours le maître et l'apprenti...
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Tokyo, l'annonce des sélections
à Cannes, Kurosawa donc, et Naomi Kawase, et Takashi Miike
dans la quinzaine, tout cela fait grande impression auprès
de la presse et d'un public qui maintient ses distances à
l'égard de ces réalisateurs. Sauf chez Miike, qui a un public
fidèle à ses productions V-Cinema, ces films de yakuza qui
sortent directement en vidéo/dvd, sans exploitation en salles,
comme ce Gozu, sélectionné par le nouveau patron de
la Quinzaine, François Da Silva. J'ai vu Gozu, j'en
parlerai après le festival, mais le dossier de presse nous
apprend que M.Da Silva, de passage à Tokyo à la recherche
de films japonais pour sa sélection, visionna des rushes de
Gozu et donna le feu vert avant même de voir le montage final.
On nous propose également d'imaginer que ce Gozu pourrait
être un film yakuza tourné par David Lynch. Il m'arrive chaque
année de rencontrer, à titre de conseiller indépendant, des
sélectionneurs pour divers festivals, à la recherche de films
japonais qui méritent d'être retenus. D'autres savent déjà
ce qu'ils viennent « découvrir ». Gozu sera
disponible en vente et location à partir du 11 juillet.
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