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Le dvd de Dolls est
sorti, ainsi que celui de Suicide Circle, 5000 yen
chacun (250 francs en euros, ça le fait ?). Personne ne se
précipite sur ces sorties. Après Kikujiro et Brother,
Dolls est le troisième échec relatif de Kitano au box
office japonais. Film conçu pour l'Europe (Bunraku, Chikamatsu,
Yamamoto...), Dolls a peu intéressé le public nippon,
habitué à ces idoles en légère perte de vitesse, Miho Kanno,
qui joue l'autiste, et Kyoko Fukada, l'idole borgne... Pour
Miho Kanno, interpréter une autiste relève d'une promenade
le dimanche dans un jardin; elle a construit sa carrière en
jouant les psychopathes de service, et figure en tête de liste
lorsqu'il faut « une femme folle » dans un feuilleton.
Dans un film, Miho Kanno saurait faire peur à la Sadako de
Ring. Une femme par ailleurs très sympathique qu'on
m'avait demandé de « coacher » en anglais pour préparer
la conférence de presse pour le film à la dernière Mostra
de Venise. Quant a Mlle Fukada, outre les innombrables feuilletons
et pubs, ceux qui ont vu Ring 2 l'auront peut-être
reconnu. Entre temps Kitano s'affiche à Tokyo en compagnie
de Takashi Murakami, plasticien et homme-tendance, chef de
file de la mouvance Super-Flat, ce disciple de Warhol est
l'homme de l'heure. Impossible d'échapper à ses affiches et
son spot de pub pour Vuitton. Murakami à des ambitions TV
et cinéma, et son nouveau meilleur copain est Kitano, bien
moins l'homme des traditions japonaises (Dolls), que
l’icône de la pop culture de Tokyo.
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En passant par une boutique
de dvd d'occasion, je trouve le petit coffret Mike Hamma,
avec Nagase, 5 épisodes, dont celui d'Aoyama bien sûr, La
forêt sans nom. Coffret qui coûte moins cher que Dolls...
Je prends, occasion de découvrir si les autres épisodes auraient
pu également connaître le succès en salles, si c'était aussi
bien que celui d'Aoyama. L'épisode d'Aoyama, très beau, très
réussi, d'autres épisodes le sont aussi... En attendant, Aoyama
revient à la critique mensuelle pour le magazine « Invitation »,
et cette fois, il parle de Punch Drunk Love de Paul
Thomas Anderson, qui refuse de venir faire la promo à Tokyo
parce que personne dit-on ne voulait couvrir les frais d'Emily
Watson... puis on se ravisa et alors que Miss Watson allait
venir, Anderson ne vient pas, c'était réglé. Mais Jean-Pierre
Limosin, les yeux de Tokyo, était de passage, on trouvait
aussi dans le même magazine un entretien avec le doyen de
la critique japonaise, Shigehiko Hasumi, qui évoquait le plus
grand bien de Kiju Yoshida lors d'une projection récente de
Femmes en miroirs, en présence du réalisateur. Il précisait
cependant qu'il fallait peut-être revoir le film à quelques
reprises avant de vraiment tout saisir. Pas sûr que le public
local suivra... Il ira peut-être retrouver pour la dixième
fois Jean Reno, Vincent Perez, Isabelle Adjani, tous annoncés
comme invités du prochain festival du film Français de Yokohama,
le premier sans la présence de Toscan du Plantier.
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