A LA LIMITE DE L’IRRESPECT
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L'affiche de Confessions
d'un homme dangereux file le bourdon. Ce pourrait être
à cause d'une accroche d'une lourdeur et d'une inexactitude
rare. "Certaines choses devraient rester secrètes",
telle est la formule choisie par la société Cube dans son
adaptation de l'affiche américaine. La formule est générique,
et pourrait servir pour un nombre de films incalculable. Mais,
manque de chance, l'expression correspond plus que moyennement
au premier film de George Clooney en tant que réalisateur.
Certes, le scénario que Charlie Kaufman a tiré du roman de
Chuck Barris est en partie une histoire d'espionnage, mais
à aucun moment l'argument du film ne tourne autour de la divulgation
d'un secret. Il ne s'agit pas d'une étude sur les conséquences
des révélations produites par Chuck Barris dans sa biographie.
Confessions d'un homme dangereux est la mise en images
du récit en lui-même. L'accroche - "certaines choses
devraient rester secrètes" - croit rebondir avec le titre,
avec le terme de "confessions". Mais la phrase sous-entend
clairement que le film va traiter des menaces qui vont peser
sur Chuck Barris après la publication de sa biographie. On
imagine déjà les pressions venant de la CIA pour faire taire
leur ancien agent, les avertissements musclés de mystérieux
inconnus qui iront même peut-être jusqu'à intenter à la vie
de cette "balance". Mine de rien, cette phrase qui
passe difficilement inaperçue vu sa place (en tête d'affiche)
et sa taille (de grosses lettres bien voyantes) peut conduire
le spectateur à se tromper sur la nature du film.
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Confessions d'un homme
dangereux parle de la schizophrénie, du rapport entre
fantasmes et réalité, du monde de la télévision des années
70 aux Etats-Unis. Thèmes qui ne transparaissent pas du tout
dans une accroche dont cela devrait pourtant être le rôle.
Le côté James Bond de l'affiche pourrait aussi agacer. La
forme rouge en forme de revolver évoque immédiatement les
adaptations ciné des œuvres d’Ian Fleming. Notamment en raison
de cette silhouette féminine et vaporeuse qui se déhanche
à l'intérieur du dessin de l'arme à feu. Ce n'est pas que
l'effet soit raté - il est même plutôt réussi -, mais on ne
peut pas dire qu'il traite du contenu du film de George Clooney.
Enfin si, il essaye.
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